La collaboration avec le milieu académique est la clé pour réussir en intelligence artificielle

06 septembre 2021 par Julien Crowe et Jesse Vincent-Herscovici
Image des gens rassemblées forment une flèche qui pointe vers la droite du cadre.

L’innovation passe aujourd’hui en grande partie par l’intégration de l’intelligence artificielle aux processus d’affaires. Ce n’est pas toujours facile, mais la collaboration est la clé, affirment les experts Julien Crowe, directeur principal Intelligence artificielle à la Banque Nationale et Jesse Vincent-Herscovici, vice-président, Développement des affaires chez Mitacs.

L’intégration de l’intelligence artificielle dans les entreprises de toutes tailles pourrait leur permettre de rester compétitives face aux changements rapides que connaît leur environnement. Afin de faire les bons choix et de maximiser leurs chances de réussite, les entreprises peuvent s’appuyer sur l’expertise de partenaires stratégiques ou issus du milieu académique. 

Un virage technologique à prendre

L’écosystème1 en intelligence artificielle est extrêmement compétitif au Canada, l’un des cinq endroits les plus avancés au monde dans ce domaine. En 2018, les entreprises qui œuvrent en intelligence artificielle ont vu leurs revenus augmenter de 65 %. Ils représentaient alors 5 % des revenus dans le secteur des solutions aux entreprises. De plus, 824 millions de dollars ont été investis partout au Canada dans 98 projets cette année-là, alors que l’on parlait plutôt de 360 millions de dollars dans 58 projets en 2017.

Les possibilités de l’intelligence artificielle sont énormes. Dans le service à la clientèle, elle peut améliorer l’expérience du client en offrant une meilleure personnalisation. La gestion des stocks peut s’avérer plus efficace, tout comme la planification des itinéraires de livraison. Dans le secteur des ventes, elle peut permettre une meilleure prédictibilité du nombre d’unités vendues.

On lui trouve des applications en entreprise dans les domaines de l’aérospatiale, des finances et de l’assurance, ainsi que dans les secteurs juridique, énergétique et plusieurs autres. Les grandes corporations sont au rendez-vous, soit parce qu’elles ont accès aux technologies ou parce qu’elles ont compris comment accéder à l’expertise. Les entreprises qui misent sur l’intelligence artificielle peuvent gagner en compétitivité et en agilité, accélérer leur croissance et augmenter leur valeur en prévision d’une éventuelle vente. 

Celles qui n’ont pas encore pris ce virage risquent de se faire déclasser très rapidement, car le marché est maintenant à dominance numérique, mondial et il évolue à un rythme effréné.

Les alliances entre PME : essentielles

Il est vrai que l’intégration de l’intelligence artificielle à un processus d’affaires peut être intimidante. La compréhension de ses effets sur une stratégie corporative est encore à développer chez les entrepreneurs, puisque le phénomène est somme toute récent. 

Les entreprises ont assurément intérêt à former des alliances, car il peut être difficile de bâtir à l’interne toute l’expertise nécessaire pour livrer des produits et services qui seront compétitifs sur les marchés internationaux. 

Afin de partager les coûts et les risques, des alliances stratégiques peuvent se nouer entre partenaires pour démarrer un projet jusqu’au point de maturation où les technologies sont internalisées. Plus une entreprise développe de partenariats en innovation avec d’autres groupes, plus elle est en mesure d’accéder à la technologie la plus avancée tout en continuant d’affecter ses ressources internes à ses priorités. Ces associations alimentent la stratégie de l’entreprise et peuvent générer des options lorsque l’environnement change sans préavis.

Nous voyons déjà de très belles collaborations, notamment dans l’aérospatiale, où l’innovation est extrêmement coûteuse. Dans le secteur financier, des institutions unissent leurs efforts pour renforcer la cybersécurité, car elles ont compris que cela était essentiel pour contrer les cyberattaques. Nous souhaitons voir une plus grande culture de collaboration, afin que l’innovation soit partagée hors des murs des entreprises, qu’elle soit plus accessible, moins risquée et moins coûteuse.

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Les alliances avec le milieu académique : incontournables

Au sein des collèges et des universités canadiennes, de nombreux chercheurs ne demandent qu’à mettre en place des projets de recherche qui permettent d’accéder à des données réelles. Ils souhaitent mettre en œuvre des innovations qui auront le potentiel de transformer une industrie, tout en améliorant nos sociétés.

Le lien n’est pas toujours facile à établir entre les secteurs privés et académiques, car leurs réalités sont bien différentes, tant en termes de budget que d’échéancier. Afin de bien s’outiller, des organisations spécialisées, comme Mitacs, peuvent accompagner les entreprises pour les aider à établir les bons partenariats. 

Il n’y a qu’à voir comment les grandes entreprises technologiques américaines, qui ont pourtant les moyens d’investir en recherche et développement et qui comptent sur une main-d’œuvre abondante et qualifiée, collaborent quand même avec des universités. Elles développent de nouveaux produits, génèrent de la valeur et s’assurent d’un avantage compétitif, tout en développant une pépinière de talents. Les PME canadiennes le peuvent aussi. 

Les entreprises qui se lanceront dans l'intelligence artificielle et qui le feront en collaborant avec d’autres entreprises, le milieu académique et les gouvernements pourraient se doter des conditions gagnantes pour réussir dans le marché actuel où l’union fait la force.

 Carte de l’écosystème de l’IA en 2019

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