Nos capsules : Impact économique 

Les actualités économiques de l’heure, démystifiées. C’est le rendez-vous que proposent nos experts Stéfane Marion et Denis Girouard.

Records boursiers sur un fond d'économie faible

19 mars 2024       Transcription

Dans cette capsule :  Performance des marchés | Économie mondiale | Emploi | Productivité | Inflation

Le Canada pris dans un piège démographique

14 février 2024       Transcription

Dans cette capsule :  Performance des marchés | Inflation | Logement | Démographie

Beaucoup de bonnes nouvelles attendues en 2024

11 janvier 2024       Transcription

Dans cette capsule : Revenus anticipés | Conditions du marché | Emploi | Démographie | Taux d'intérêt

Malgré une fin d'année réussie, l'avenir demeure incertain

12 décembre 2023       Transcription

Dans cette capsule : Performance du marché | Chaîne d'approvisionnement | Taux d'intérêt | Inflation

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Les petits détails pour tout savoir

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 19 mars 2024 et nous sommes comme d'habitude en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

Encore une fois cette fois-ci et comme les mois précédents, on est surpris par les actions. Un nouveau haut encore une fois, mais pas juste dans le secteur, au fin de fond, des États-Unis, c'est partout dans le monde.

Donc effectivement Denis, nouveau record pour les actions mondiales. Jusqu'à présent ça l'a surtout été tributaire de ce qui se passait aux États-Unis, ce qu'on voit sur la ligne bleue. Mais là, même lorsqu'on exclut les États-Unis, la ligne rouge, on constate un nouveau record pour les actions. Par contre, Denis, sous un fond de données économiques un peu décevantes.

Oui, mais en fin de compte ce n’est pas tous les pays qui vont dans le bon sens. Puis on pourrait dire même qu'il y en a juste un qui est vraiment en croissance économique ce qui surprend d'ailleurs, le marché boursier là.

La politique monétaire est restrictive, Denis, donc si on veut réduire l'inflation, faut qu'il y ait un impact sur la croissance. Puis ce qu'on constate c'est, j'ai déjà 3 pays du G7 qui sont en contraction économique avec 3 qui ne font pas très bien. Donc c'est un peu de la stagnation. Il y a qu'un pays qui se distingue des autres, ce sont les États-Unis.

Mais en même temps, c'est le pays où le déficit continue à s'accumuler et c'est un déficit vraiment important.

Oui, Denis. Donc, dans un contexte québécois, lorsqu'on se compare, on se console parce qu’aux États-Unis, si ce n'était de déficit budgétaire spectaculaire- en fait, Denis, je devrais dire inédit à ce moment du cycle. Parce qu'il faut bien penser que le taux de chômage aux États-Unis est à 4% seulement. Jamais de l'histoire des États-Unis on a engrangé des déficits aussi colossaux qu'on voit présentement. Donc si ce n'était des dépenses budgétaires, l'économie américaine, elle ne serait pas aussi vigoureuse.

Puis, quand tu fais la comparaison avec celui du Québec en pourcentage du GDP. Ça a l'air de quoi ?

Au Québec, on a parlé, on a fait grand état d'un déficit de 11 milliards qui est record, mais en pourcentage du PIB, c'est 1.9%. Donc on a déjà vu beaucoup pire. 1.9% au Québec versus 6% aux États-Unis, avec aucune accalmie en vue. Donc, il y aura très certainement un impact sur le taux d'intérêt à long terme, à moyen terme aux États-Unis, Denis, et sur les taux mondiaux.

Donc, si on fait une règle de 3 rapides, c'est comme 40 quelques milliards au Québec. C'est comme si Québec avait engrangé effectivement un déficit de 44 milliards au lieu du 11 milliards. Donc, encore une fois, lorsqu'on se compare, on se console.

Faut mettre les choses en perspective. Mais en même temps le secteur de l'emploi commence à ralentir vivement là aux États-Unis, surtout l'emploi dans le public. Donc il y a un apport des dépenses budgétaires très important Denis, mais ça n’empêche pas qu'au niveau des caractéristiques ou la fonction de réaction des entreprises aux États-Unis l'emploi à temps plein fait du surplace, donc aucune croissance de l'emploi à temps plein au cours des derniers mois aux États-Unis. C'est signe que la politique monétaire est en train de mordre.

Oui, définitivement. Puis en même temps, un rappel sur ce qui s'est passé de cela presque un an, les fameuses banques régionales. On les avait peut-être oubliés mais faut commencer à y réfléchir encore une fois.

Denis, politique monétaire restrictive, moins d'emplois à temps plein faut-il s’étonner à ce moment que les taux de perte sur les cartes de crédit et les prêts à la consommation sur les banques régionales américaines sont aussi élevés ou plus élevées qu'au sommet de la grande crise financière de 2008-2009 ? Donc encore une fois, ça nous met une perspective Denis, sur ce qui se passe avec la politique monétaire. Et oui, il y a un consensus que les Américains, l'économie américaine, va avoir engendré un atterrissage en douceur, mais il y a des données qui sont plus inquiétantes. Donc encore une fois, pour les perspectives de croissance escomptée sur la bourse américaine faut peut-être se donner une petite gêne présentement. De là notre vision plus prudente encore une fois des perspectives 2024 pour la croissance économique et la croissance des profits aux États-Unis, donc une sous pondération au niveau la recommandation des actifs boursiers présentement.

Ok, puis si on revient au Canada qu'en est-il du secteur de l'emploi ?

Non, c'est frustrant ici aussi, Denis. C'est vrai que la création d'emplois, elle était au rendez-vous au mois de mars, mais encore une fois, c'était uniquement dans le secteur public, à coût de déficit aussi, même si d'une moindre ampleur. Le secteur privé, la ligne rouge dans la diapo, Denis, fait du surplace depuis maintenant 6 mois. Donc encore une fois, c'est le reflet d'une politique monétaire qui mord.

Bon, on s'attendais à ça un petit peu quand même. Oui mais ce qui surprend c'est la résurgence des dossiers d'insolvabilité au niveau des entreprises, donc le secteur privé. S'il y a un accalmie au niveau de la création d'emplois dans le secteur privé, ça reflète justement des perspectives de croissance moins reluisantes pour le secteur privé, avec donc des dossiers d'insolvabilité qui sont revenus à leur sommet de 2005, si tu veux.

D'où probablement la stagnation au niveau de l'emploi dans le secteur privé, là.

Absolument.

Plus de faillites, moins d'emplois qui se créent. En fait, c'est difficile de trouver des emplois quand il y a beaucoup de faillites, donc ça se reflète.

Il faut s'attendre à des mois plus difficiles au niveau de l'économie canadienne.

Mais probablement le futur est encore très mauvais si on le regarde, si on regarde surtout la productivité. Je sais que tu en fait ton cheval de bataille là depuis quelques semaines là, mais effectivement ce sont des chiffres qui sont vraiment alarmants.

Mais sans augmentation de productivité, Denis, il n’y a pas d'augmentation du niveau de vie. Or les plus récentes données combinées par statistique Canada font état de 3 années consécutives de productivité en déclin au pays. C'est une première de l'histoire Denis.

Et même en accélération là.

En accélération par rapport à l'année passée, absolument. Donc il y a un besoin criant d'investissement au Canada. C'est ça le problème de la productivité, c'est qu'on est capable d'attirer des gens de talent au pays mais ont un besoin de capital et d'investissement qui n’est tout simplement pas au rendez-vous présentement.

Puis en même temps on voit qu’il y a une hémorragie du capital depuis 2007 là et puis on le voit vraiment là au niveau des actifs.

Si on essaie d'expliquer la performance moins robuste du SNPTSX par rapport au SNP 500, on a qu'à regarder les opérations d'international sur valeurs mobilières. Ce que l'on constate, c'est qu'à la lumière des chiffres défaillants ou décevants pour la productivité, il y a des investisseurs étrangers et canadiens qui boudent le marché canadien. Donc jamais depuis 2007 on a vu si peu de capital venir au Canada. Denis, il y a un besoin criant, moi je pense au niveau des autorités à Ottawa, en particulier avec le prochain budget à la mi-avril, de faire en sorte qu'on met en place au Canada un environnement plus attrayant pour attirer le capital étranger, ça c'est important. C'est une question de d'augmentation du niveau de vie au Canada.

Le message est fait. Si on revient sur notre, en fait, notre histoire favorite, l'inflation. On a eu le chiffre d'inflation ce matin au Canada, qu'en est-il?

En fait, juste une petite parenthèse pour le niveau de vie, peut-être un dernier truc, pour vous donner une idée-là, au niveau du niveau de vie présentement, le PIB réel par habitant au Canada est à seulement 76 % de celui des États-Unis. C'est là où la productivité est importante. Donc tu avais une question sur l'inflation Denis ?

Oui, l'inflation, notre sujet favori, on a eu les chiffres ce matin.

Oui, c'est tout chaud. Puis ça, c'est pour ça que tu t'es fait prendre dans mon dans mon ordre de diapo. Denis, c'est des chiffres qui ne peuvent plus justifier une politique monétaire aussi restrictive au Canada. Regardez la ligne bleue, on est en deçà de 3% sur l'inflation, puis sans le logement, qui est hors du contrôle de la Banque du Canada, on est à 1.3%. Donc je pense qu'il y a très certainement un recalibrage qui s'en vient au Canada dans les prochains mois, on aura des baisses de taux cette année je pense dans ce contexte-là. L'emploi prévu fait du surplace, la productivité n’est pas au rendez-vous, je dois attirer de l'investissement, puis l'inflation n'est plus une menace. Baisses de taux sont souhaitables.

Est-ce que tu prévois cette baisse de taux plus rapide dans le temps que qu'est-ce qu'on avait spécifié dernièrement ?

C'est une excellente question Denis, je pense qu'au mois d'avril ils vont peut-être ouvrir la porte, puis les baisses de taux se matérialiseront cet été.

Ce qui va probablement permettre aussi de remettre en marche les mises en chantier qu'on voit, qui sont vraiment stagnantes présentement à cause probablement des taux élevés. Donc crise de logement, crée de l'inflation à la hausse, mais en même temps, le fait que les taux sont élevés empêche la création de logements parce que c'est difficile de financer les projets.

Absolument, peut-être plus de vigueur dans l'activité des secteurs sensibles aux intérêts. Par contre Denis, il faut s'attendre à une dépréciation de la devise canadienne dans ce contexte-là.

Oui parce qu'on va baisser plus vite que les Américains.

Je pense que oui. Merci beaucoup Stéfane et merci à vous tous d'avoir participé et écouté cette capsule Impact économique. On se revoit le mois prochain, à bientôt, merci.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 14 février 2024 et je suis en compagnie de notre stratégiste en chef, économiste en chef, Stéfane Marion. Bonjour Stéfane,

Bonjour Denis, Joyeuse Saint Valentin.

Mais même chose à toi. Stéfane, on ne peut pas ignorer les marchés boursiers encore une fois des nouveaux hauts.

Ça carbure Denis depuis novembre dernier, alors que la Réserve fédérale avait laissé entrevoir des baisses de taux qui pourraient se produire plus rapidement. Le marché fait très bien. Nouveau record en date de février Denis puis on a donc repris et surpassé le précédent record atteint à la toute fin 2021.

Quand même. C'est assez surprenant.

Mais ce n’est pas généralisé, Denis.

Non c'est ça.

Parce qu'en ce début d'année on voit que c'est surtout les États-Unis et le Japon aussi qui font très bien. Remarque, pour les autres c'est plus pénible hein, le Canada est négatif, l'Europe à peine en croissance, pays émergents, du surplace. Donc oui les indices mondiaux - l'indice mondial - est à un nouveau record mais c'est vraiment le reflet surtout des États-Unis et, bon dans une moindre mesure le Japon.

Et puis dernièrement, hier, nous avons eu des chiffres d'inflation aux États-Unis. Surprise.

Et voilà, Denis, le marché atteint des nouveaux records basés surtout sur de l'expansion de multiples. avec un optimisme de baisse de taux imminente, mais des anticipations Denis, c'est fait pour être revu, surtout à la lumière des derniers chiffres d'inflation. Donc. C'est vrai qu'au total on est à 3.1%, mais l'inflation de base qui exclut les aliments et les énergies, c'est à 3 9%. Puis mois sur mois on voit même une accélération. Ce que ça fait Denis, ça fait en sorte de ligoter un peu la Banque centrale pour des baisses de taux imminentes, ce qui pourrait mettre en péril certaines composantes des marchés financiers qui avaient misé sur des baisses de taux très tôt en 2024. Donc faut oublier ça des taux au mois de mars si ça se produit, c'est en 2e moitié d'année. Donc ça pourrait amener une remise en question par rapport au scénario d'atterrissage en douceur aux États-Unis.

Effectivement parce que hier le marché obligataire, quand les taux ont monté sensiblement une vingtaine de points de base dépendant où on est sur la courbe, le Canada, US. Et puis on a eu aussi les marchés d'équité perdre énormément de terrain hier là donc aujourd'hui c'est un petit peu différent là.

Sans oublier Denis, le fait que certaines banques régionales aux États-Unis sont sous pression à cause de l’immobilier commercial. Si y'a pas de baisse de taux, la valeur de l'immobilier commercial est remise en question. Donc on remarque que certaines banques régionales aux États-Unis en arrachent dernièrement donc ça ça veut dire moins de transmission de crédit dans l'économie et donc moins de croissance. Donc pour l'instant ça va bien aux États-Unis. Cela étant dit, l'impact des hausses de taux passées n'a pas encore eu son plein impact sur les marchés financiers.

Oui on l'a dit dans nos rencontres précédentes, effectivement il reste encore beaucoup de terrain à avancer dans le fond pour voir justement ce que l'impact de l'inflation va faire dans l'économie. Mais quand on parle d'inflation au Canada, faut voir aussi que les composants sont un peu différents encore une fois.

Même chose au Canada, les gens anticipaient des baisses de taux, puis je pense que c'est encore correct, d'actualité, de penser à des baisses de taux Denis, sauf, sont repoussées aussi au Canada. Pourquoi ? Parce que je me retrouve dans une station, un peu comme aux États-Unis. J'ai une résilience, mais au Canada, elle est différente cette résilience. J'ai mis à savoir que c'est vraiment le secteur du logement, puis je sais qu'on en a parlé le mois passé, mais ça ne s’en va pas ça. Puis ça demeure une composante qui représente à peu près 30% de l'indice des prêts à la consommation qui garde l'inflation au-dessus de 3%. Donc la cible de la Banque du Canada, c'est 2%. C'est vrai que si on exclut le logement, on est à 2%. Mais la banque du Canada était très claire la semaine dernière qu’elle doit composer avec l'impact du logement. Et ça, c'est une situation qui différentes au Canada par rapport au reste du monde, c'est un peu unique au Canada.

C'est assez particulier, puis en même temps, mais on parle toujours d'accessibilité au logement et puis on le voit, s'il y a de l'inflation, c'est parce que c'est difficile d'accéder au logement, puis par région, au Canada, c'est très différent, mais on fait des nouveaux hauts encore une fois.

Denis, absolument, si l'inflation au logement est élevée, ça veut dire qu'il y a une question d'abordabilité. Donc, dans la région du Grand Vancouver, du Grand Toronto, c'est à peu près 100% du revenu médian des familles qui doit être engloutie pour pouvoir se permettre d'acheter une maison représentative de toute évidence Denis, pour certaines classes d'individus c'est hors portée le 100% du revenu. Puis ce qu'on remarque c'est que même à Montréal où c'est à peu près 50%, légèrement, ça aussi c'est un record. Donc dans plusieurs régions du Canada, l'abordabilité c'est la plus difficile depuis les années 80.

Puis, en même temps, on voit aussi que la population en âge de travailler au Canada, a bondi encore une fois. Probablement dû à l'immigration encore une fois.

C'est ça le point Denis, je ne peux pas améliorer mon abordabilité, même si je baisse les taux je dois composer avec une demande incroyablement élevée - demande de logement - puis ce que l'on constate, on en a parlé la dernière fois. La population au Canada en 2023, 1.2 million d'individus de croissance. Denis, on commence l'année avec 125,000 de croissance de la population au Canada au mois de janvier, donc on carbure encore à plus d'un 1 million d'individus en début 2024. C'est effarant, Denis. Dans la seule région du Grand Toronto, c'est 25% de croissance de la population au Canada provient de la grande région de Toronto où la croissance est de 32,000 individus par mois. C'est du jamais vu Denis, donc c'est une croissance fulgurante.

32,000... Quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps au Québec, on avait 50,000 immigrants par année, on peut s'imaginer 32,000 par mois, l'impact que ça l'a sur justement avoir accès au logement et tout ça. Puis en même temps c'est comme un « catch 22 » c'est que les permis de construction sont en baisse.

C'est ça Denis. Puis comme la politique monétaire est restrictive, il y a moins de construction, donc je me retrouve situation de déséquilibre. J'ai une très forte croissance économique alors que les permis de bâtir sont en chute libre au 4e trimestre de la plupart des grandes agglomérations urbaines. Puis toi qui est un spécialiste des finances publiques municipales, dans ton ancienne vie, on ne peut pas le passer sous silence le fait qu’il ne faut pas oublier que les municipalités ne peuvent pas engranger des déficits. Donc pour composer avec la croissance fulgurante de la population tu dois augmenter tes taxes municipales ce qui a une incidente sur l'inflation aussi.

Oui, tout à fait, tout à fait. Puis en même temps, le Canada est un peu pris dans un piège démographique que tu aimes bien appeler. Je sais que ça fait couler beaucoup d'encre, mais ce n’est pas moi qui a inventé la terminologie et ça a été inventé par un prix Nobel en économie qui stipule que –

Ce n’est pas toi?

Non ce n’est pas moi.

Stipule que croître l'économie uniquement par la population, c'est sûr que tu vas avoir de la croissance, ça ne veut pas dire que la croissance doit bien distribuer si tu n'offres pas aux gens que tu accueilles au pays la capacité d'exprimer leur productivité via un accroissement du capital. Donc, l'enjeu du Canada présentement, c'est que ma croissance de la population est plus élevée que l'investissement ou du capital disponible, que ce soient les constructions résidentielles, machinerie, équipement, et cetera, Denis. Donc, pour la première fois de son histoire, le Canada est dans un piège démographique. Puis tu remarques sur la diapo, c'est déjà arrivé que par le passé qu'un pays tombe en piège démographique, pense aux États-Unis en 2008, 2009, la grande crise financière, effondrement de l'investissement à cause de la crise du secteur bancaire. Mais, remarque Denis, ça a été peu profond, puis ça n’a pas duré. Alors que l'amplitude au Canada, elle est spectaculaire. Puis historiquement, c'est l'apanage des pays émergents de voir une croissance de la population aussi fulgurante. Donc Denis 2 choses, l'une, puis nous on est pro immigration, mais il faut s'assurer d'accueillir les gens au Canada avec dignité. Or présentement, le manque d'investissement fait en sorte que les premiers 300,000-500,000 qui rentrent au pays ont accès à certains services. Puis la balance, je m'excuse, ça ne fonctionne pas parce qu’il n’y a pas assez d'investissement. Donc ou bien on augmente l'investissement, sinon faut revoir les chiffres d'immigration au Canada pour permettre à l’économie d'absorber.

Puis par ricochet ça a un impact sur le niveau de vie au Canada.

C'est ça, la définition d'un piège démographique, Denis, c'est que c'est lorsque ta population croit tellement plus rapidement que ton investissement ou ton stock de capital que je n'arrive plus à augmenter mon niveau de vie. Or au Canada, la constatation c'est que le piège démographique est tellement important présentement que j'ai un différentiel presque historique entre PIB par capita, ce qui est le niveau de vie ou sa productivité entre le Canada ou les États-Unis. Donc on se dirige vers 6 trimestres de baisse et c'est l'enjeu. Donc le Canada doit tout faire pour attirer plus d'investissements au pays, sinon c'est de recalibrer en fonction d'où on est dans le cycle au niveau des chiffres de population. Donc encore une fois ce n’est pas s'opposer à l'immigration. Il y a toujours une contrainte en économie donnée hein, il y a toujours un chiffre qui t'amène une contrainte, donc on maximise le bien-être de la population sous contrainte. Présentement, on a une contrainte d'investissement. Qui n'est pas arrimée avec nos ambitions démographiques pour le moment et la raison pour laquelle on doit recalibrer. Sinon ça créé, ça joue des tours, même à la Banque centrale qui se retrouve avec une inflation plus résiliente.

Très intéressant Stéfane, et encore une fois merci beaucoup. En espérant que cela vous a aidé dans vos investissements. Merci d'être avec nous encore une fois et on se revoit début mars. Au revoir.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 9 janvier 2024 et je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonne année.

Bonne année effectivement, fin d'année vraiment éblouissante encore une fois sur les marchés financiers. On avait connu d'excellentes croissance, on avait fait part à notre dernier rendez-vous, mais là encore une fois, les 2 dernières semaines ont été vraiment spectaculaires dans les marchés financiers. Mais qu'en est-il de l'économie comme telle?

Ben, on continue de carburer à l'espoir Denis, donc c'est des expansions de multiples plutôt qu'une concrétisation d'une accélération des bénéfices parce que lorsqu'on constate la toile de Fonds mondial, les plus récentes données font état d'une stagnation, contraction, légère contraction, mais disons stagnation Denis depuis maintenant 16 mois de l'économie mondiale.

C'est quand même une longue période.

Oui, c'est très long. Encore une fois, ce n’est pas un effondrement, mais ça remet en question peut-être ses anticipations de rebond des bénéfices qui sont très agressives pour l'année 2024.

Sauf exactement, c'est ça l'enjeu probablement en 2024, c'est qu'on voit encore des croissances de revenus assez importants même si on compare à 2023 d'une façon encore beaucoup plus grande.

Oui donc au niveau mondial les bénéfices avaient fait du surplace en 2023, puis on s'attend à une croissance dans les 2 chiffres, donc 10% au niveau mondial, Denis, mais on remarque que dans cette colonne, toutes les régions du monde devraient afficher une croissance très agressive pour les 2024. Donc c'est ça qu'on doit remettre en question. Denis, dans un contexte où il y a ce ralentissement mondial palpable depuis maintenant 16 mois.

Donc ralentissement au niveau de tout ce qui est manufacturier avec des croissances de revenus anticipés très élevés, donc on s'attend à ce que l'inflation diminue beaucoup.

Un ralentissement va t'amener moins d'inflation absolument mais en même temps moins de capacité d'augmenter les prix pour les entreprises. Donc la ligne rouge c'est ce que les consommateurs paient. Mais le bleu c'est ce que les producteurs reçoivent pour leurs biens et services produits. Il y a une capacité d'augmenter les prix de 10% et à peine 2 ans aux États-Unis donc ça aidait à doper les profits. Ce n'est plus le cas, Denis, donc ça remet encore en question cette capacité d'avoir un rebond des bénéfices, une expansion des marges bénéficiaires alors que le pouvoir de charger les prix, la fixation des prix a fortement diminué.

OK, donc si on ne peut pas augmenter les prix c'est que les salaires vont baisser. Éventuellement, c'est l'espoir des banques centrales. Ce n’est pas le cas. Mais présentement, ce qu'on constate, c'est que dans les derniers mois, les salaires demeurent autour d'une croissance de 4%, Denis. Donc dépression accrue sur les marges bénéficiaires dans ce contexte-là donc faudra voir un rationnement au moment - une rationalisation - des opérations au niveau des entreprises américaines.

Donc sommes-nous trop optimistes vis-à-vis de la croissance des revenus? L'anticipation de cette croissance des revenus pour 2024 à ce moment-ci?

Je pense que oui. Je pense que les bénéfices par action seraient plus à même de faire du surplace ou même d'avoir une contraction en 2024 qu'avoir cette augmentation attendue de plus de 10%. Et jusqu'à présentement, c'est cet espoir de voir la croissance des bénéfices qui maintient la Bourse au beau fixe pour le moment en ce début d'année.

Puis en même temps, nouveaux joueurs qui viennent, se pointent à l'horizon, on le voit avec les frais de port. On avait parlé durant la crise, de tout ce qui était COVID. Tout d'un coup, ça refait surface.

Oui, le géopolitique quitte pas la scène Denis, on demeure à l'avant-scène donc avec ce qui se passe en mer Rouge présentement, donc le détroit d'Ormuz, le canal de Panama. Les coûts de transport pour amener un conteneur de produits manufacturiers ont augmenté d'à peu près 2 à 3 fois au niveau mondial.

Donc, encore une fois, ça pourrait nous jouer des tours au niveau de l'inflation pour les prochains trimestres, si ça perdure.

On est un peu menottés. J'ai beaucoup de grandes attentes à des baisses de taux agressives des banques centrales. Par contre y a des composantes d'inflation telles les salaires, les coûts de transport qui sont en train de jouer un tour présentement.

Puis en même temps, on a l'effet qui perdure des taux d'intérêt sur les entreprises. Et puis on avait parlé aussi dans la dernière année, mais là on voit l'effet pervers de ces hausses de taux là sur les entreprises.

C'est ça on en a souvent parlé. La transmission de la politique monétaire, ça s'opère avec des délais très longs et ce que l'on constate dans les derniers mois, il y a une recrudescence de faillites aux États-Unis. puis il faut remonter à 2008 pour voir autant de faillites. Donc je ne dis pas qu'on est en grande crise financière Denis, je fais juste dire qu'il y a beaucoup plus d'entreprises qu'à l'époque, mais si on contrôle pour ce qui se passe présentement dans l'économie, ralentissement économique des taux d'intérêt plus élevés, il y a plus de faillites, fallait s'attendre à ça.

Effectivement, puis en même temps, Ben si on ne parlait pas d'emploi, on ne ferait pas cette capsule-là. Donc le chiffre de l'emploi de la semaine dernière nous a réservé quelques mauvaises surprises.

Avec les entreprises américaines qui sont confrontées à plusieurs défis pour essayer de maintenir leurs attentes de profits qui sont très élevés, ce que l'on constate la plus grosse surprise du mois de décembre, ce n’est pas que l'emploi - l'emploi a eu une expansion des effectifs Denis, les effectifs étaient en hausse. Par contre, la composante emploi de temps plein, c'était la plus forte baisse mensuelle en une génération, donc en dehors de la récession COVID on n'avait pas vu ça depuis, mon Dieu, plus d'une génération. Donc clairement les entreprises essaient de protéger leurs marges bénéficiaires en y allant avec une certaine rationalisation au niveau des effectifs. Puis ça, Denis, ça pourrait dire moins de consommation parce que moins d'emplois à temps plein. Bon, c'est moins de revenus aussi, donc c'est pour ça qu'il faut être un peu sceptique par rapport aux anticipations d'accélération des profits puis de l'économie en 2024.

Puis au Canada, qu'en est-il? L'Ontario s'est fait frapper de plein fouet là.

Un rapport d'emploi qui était moche au Canada, en fait, on a fait du surplace, mais c'est un peu comme aux États-Unis. J'ai eu des emplois à temps plein - temps partiel -qui ont été créés, mais des pertes d'emplois à temps plein. Puis c'était surtout concentrés en Ontario, une province qui fait face à un levier au niveau des consommateurs, un endettement des consommateurs qui - les maisons sont très chères - donc le ratio emploi population est tombée en bas de 61, puis en dehors de la période de la COVID, de la récession COVID faut retourner à 2008 2009. Donc aussi au Canada, les entreprises tendent à essayer de compenser pour la baisse des profits en y allant avec une certaine rationalisation au niveau des effectifs qui est très évidente en Ontario.

Et puis pour terminer, un de nos sujets favoris, la croissance démographique au Canada. Mon Dieu des Denis. Les chiffres demeurent époustouflants, puis ça empire. En fait, la baisse du ratio à population de l'Ontario, croissance canadienne au 3e trimestre, donc les plus récentes données publient juste avant Noël, 400,000, plus de 400,000 dans le trimestre, 3.2% pour l'année. Denis, c'est 6 fois plus rapide que la moyenne de l'OCDE. Puis en fait, toutes les provinces canadiennes croissent en population au moins 2 fois plus vite que l'OCDE. Denis, c'est inédit.

Est-ce qu'on peut penser que 2024 il va avoir une forme de ralentissement, parce qu'il le faut, parce que le climat social ne s'améliorera pas là.

C'est un enjeu pour le prix des logements. La bonne nouvelle, c'est que ça, ça restreint une baisse potentielle du prix des maisons parce que beaucoup de demandes. Par contre, le prix des loyers va demeurer élevé. L'industrie de la construction ne peut pas suivre avec une cadence aussi effrénée. Ce que ça veut dire Denis, c'est que - puis en même temps, ça veut dire plus de pression inflationniste au total pour l'ensemble. Donc ça veut dire que les baisses de taux qui sont attendues au Canada pour de la Banque - c'est une bonne nouvelle - la banque du Canada, l'inflation décélère. Par contre, la composante habitation demeure élevée, ce qui limite les baisses de taux auxquels on peut s'attendre en 2024. Il en aura Denis, mais moins agressives que par le passé justement pour composer pour l'aspect population qui devrait ralentir Denis, encore une fois cette année, mais qui demeurera au moins à un demi-million, ce qui, ce qui est très élevé là.

Donc on garde le même scénario, baisse des taux surtout vers la fin de l'année et pas en début d'année compte tenu de ce qu'on vient de voir.

Moi je pense que le marché boursier a déjà - les marchés financiers - ont déjà escompté énormément de bonnes nouvelles. Je trouve que l'accélération escomptée des bénéfices est excessive. Ce qui voudrait dire plus de volatilité, un peu plus de prudence encore une fois, je sais que ça fait plusieurs mois qu'on le répète, mais Denis, on entre dans une fenêtre qui historiquement est plus incertaine pour l'économie.

Merci beaucoup Stéfane et merci à tous de vous être joints à nous en ce début d'année 2024. On vous souhaite par ailleurs une très bonne année et on se voit le mois prochain. À bientôt.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Nous sommes le 12 décembre 2023. Je suis en compagnie de Stéfane Marion, Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

On peut faire un retour, un bref retour, sur l'année 2023 en termes de performance de marché?

Ah Denis, une fin d'année presque inespérée. On constate à gauche sur la diapo que les actions ont la côte mais aussi le marché obligataire qui, avec la baisse des taux redonne un rendement positif important. Mais peut-être que pour l'année 2023, Denis, ce qui est à souligner, si on peut regarder que ce soit émergent, SNPTSX, marché européen ou SNP 500, c'est vraiment les actions qui ont surperformé. Sur un fond d'expansion de multiples Denis, donc les actions montent, mais c'est de l'expansion de multiples.

Est-ce qu'on prévoit des baisses de taux aussi importantes que ça où le marché est un petit peu en avant de la parade présentement?

Des baisses de taux qui sont anticipées dans un contexte où, personne n’avait espéré ça, la chaîne d'approvisionnement mondiale est passée d'un environnement inflationniste à sa plus déflationniste en une génération, donc peu de gens avaient escompté une baisse aussi fulgurante du prix des biens, Denis. Ça ne veut pas dire que ça répercute partout au niveau de l'économie, mais les gens sont à escompter des baisses de taux dans ce contexte-là.

OK mais si je t'amène ailleurs, les usines performent moins bien. Comment encore une fois le marché de l'équité peut aussi bien performer?

La question c'est qu'on s'attend à des baisses de taux avec une croissance économique qui demeure au rendez-vous. Hors Denis, si la chaîne d'approvisionnement est la plus déflationniste en 25 ans c'est que sûrement y'a un enjeu de croissance économique puis ce qu'on constante c'est dans plusieurs régions du monde, la hausse des taux passés commence à mordre sur l'économie, donc au niveau du marché de la fabrication, en tout cas des usines, de la production industrielle, c'est de la stagnation, Denis. Donc c'est des baisses de taux, des baisses de taux d'intérêt sur le long terme, marchés obligataires, qui subviennent dans un contexte où la croissance économique est plutôt faible.

Plutôt faible. Mais en même temps, on a encore des taux sont relativement élevés qui n’ont pas encore commencé à baisser et puis on l'avait dit la dernière fois, ces taux-là vont avoir un impact encore en devenir, puis on le voit là, on le voit que ça a un impact là.

Denis, les marchés sont positionnés pour un atterrissage en douceur de l'économie, à savoir que les impacts des hausses de taux passées n'auront pas de dommages collatéral important - collatéraux - sur l'économie. Or aux États-Unis, ce qu'on constate, c'est qu'au niveau des ménages qui ont bien fait pour l'année 2023, on voit que ça commence à être un peu difficile alors que la portion des revenus de travail qui est consacrée maintenant au niveau des paiements d'intérêt est la plus élevée de l'histoire des États-Unis, on parle à peu près 5% du revenu des gens qui est consacré au paiement d'intérêt. Historiquement, Denis, on n'a jamais vu ça.

Oui, c'est élevé. Puis c'est des périodes difficiles aussi à toutes les fois que c'est arrivé.

C'est ce qui laisse présager une croissance de la consommation beaucoup plus faible en 2024. Donc, encore une fois pour l'année 2024, les impacts des hausses de taux passées n'ont pas encore eu leur plein impact sur l'économie. C'est pour ça que je remets encore un peu en question ce fameux scénario d'atterrissage en douceur, sans dommages collatéraux pour l'économie.

Parce qu'il reste que toutes les données qu'on regarde, c'est quand même des données toutes historiques qui ne laissent pas présager justement un atterrissage en douceur.

Que ce soit au niveau des indicateurs avancés ou des paiements d'intérêts. C'est absolument vrai. Donc c'est vrai que c'est un c'est un cycle qui a été tout à fait spectaculaire, spécial celui qu'on a connu depuis la pandémie. Il n’en demeure pas moins que de penser que les hausses de taux n'ont pas d'impact sur l'économie. Je pense que c'est un peu agressif au niveau des attentes de marché.

Un des sujets favoris, l'escompte marché de l'équité canadien versus américain. Ça ne s’est pas amélioré.

En fait ce qu'on a montré c'est que le marché canadien a - ce n’est pas qu’il n’y a pas eu de croissance au niveau des actions canadiennes, c'est que je n’ai pas eu d'expansion de multiples Denis. Puis de sorte que maintenant l'écart entre la valorisation sur le marché américain, qui est le plus cher au monde en passant, on transige à 19 fois les bénéfices prospectifs, alors que le Canada est autour de 13, mais cet écart de presque 6 points de pourcentage entre le Canada et les États-Unis, c'est un écart qui est historique. Donc il y a certains malaises par rapport à l'économie canadienne.

Est-ce que l'économie canadienne est précurseur à ce qui est en devenir dans l'économie mondiale?

À quelque part, ces inquiétudes-là sont légitimes dans un contexte où l'économie canadienne est vulnérable à la hausse de taux parce que la durée d'un hypothèque au Canada est beaucoup moins longue qu'aux États-Unis. Puis, on constate que les hausses de taux ont mordu au Canada dans les derniers trimestres. Le PIB a surpris à la baisse au 3e trimestre, en fait, c'était négatif, alors qu'aux États-Unis, c'est une hausse de 5%, Canada en contraction de 1%, qui plus est Denis, la ligne rouge dans la Diapo, c'est que la demande intérieure privée est-elle aussi en contraction. Donc n’eut été du gouvernement ça aurait été encore pire, donc il y a clairement un impact des hausses de taux sur le marché - sur l'économie canadienne, qui se reflète aussi sur le marché boursier, le SNPTSX.

Est-ce qu'il y a de l'espoir au niveau de l'IPC?

Oui.

On le voit baisser, mais pas partout encore une fois.

Oui, puis je pense que la faiblesse de l'économie ouvre la porte à des baisses de taux dans un contexte où l'inflation baisse. On est revenu, si on se rappelle il y a 2 mois Denis, on était ensemble, puis ça s'accélérait entre 4%, on est revenu à 3% puis n’eut été du secteur des logements qui continue de s'accélérer, on serait déjà en bas de 2% donc je pense qu'il y a une possibilité de baisse de taux pour la banque du Canada, mais peut-être pas aussi agressif que l'on l'a vu par le passé.

Donc à plus long terme il va falloir que le seuil d'immigration soit ramené un peu rapidement pour justement avoir un peu de tension sur tout l'aspect logement et coût du logement à travers le Canada.

Puis ça c'est intéressant parce que Denis jusqu'à tout récemment, la Banque du Canada qui avait nié ou qui dénigrait peut-être l'impact de la croissance phénoménale de la population, encore une fois cette année. Maintenant a publié une étude dans les faits que peut être que l'immigration aussi forte qu'on a connu dans les 2 dernières années a un impact sur l'inflation, surtout pour la composante logement qui continue de s'accélérer. Donc je pense que on parle à ce moment-là d'une capacité de baisser les taux, mais moins agressivement que par le passé, parce que cette composante d'immigration, elle est encore bien présente pour l'année 2024.

Puis le Canada étant un pays complexe, la hausse des taux ne se reflète pas de la même façon dans toutes les provinces.

Non Denis. Donc il y a un ralentissement au Canada qui est vraiment confirmé, puis par rapport à l'impact des hausses de taux pour 2024, parce qu'on en a parlé la dernière fois, il reste à peu près 40 pourcent des hausses de taux passées qui vont avoir leur impact l'année prochaine à cause des délais de transmission de politique monétaire. Ce qu'on constate, c'est qu'au niveau pancanadien, d'une province à l'autre, c'est très différent en termes de politique monétaire, restrictive ou pas, à une extrême, on a l'Alberta où les taux réels sont à 5%, la moyenne historique canadienne c'est 1%, donc à 5% tu es 4 points de pourcentage au-dessus de la moins historique. Au Québec, où c'est à 1.9%, donc même au Québec, c'est restrictif, mais beaucoup moins qu'ailleurs. Ça laisse présager d'une inégalité au niveau de la croissance économique ou d'une disparité régionale importante au niveau de la croissance économique en 2024. Donc reste à voir comment tout ça va procéder, Denis. Mais clairement, il y aura des impacts régionaux plus importants d'une province à l'autre.

Bien merci Stéfane. Merci beaucoup à vous tous d'avoir participé à cette capsule et d'avoir bien voulu l'écouter. Ne manquez pas notre prochain rendez-vous début janvier. D'ici là, toute l'équipe d'Impact économique vous souhaite de joyeuses fêtes. À bientôt.

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