Comprendre et calculer l’amortissement

13 mai 2019 par Banque Nationale
Calculer amortissement

Lorsque vous empruntez pour acheter une maison ou pour réaliser tout autre projet personnel, l’amortissement est un élément clé. Voici quelques notions de base à prendre en considération avant d’établir en combien de temps vous rembourserez le prêt.

L’amortissement permet de répartir sur plusieurs versements le remboursement du capital et des intérêts d’un prêt. Les paiements sont du même montant et sont effectués de façon périodique, souvent sur une base mensuelle ou hebdomadaire, pendant une période de temps déterminée.

Par exemple, si un prêt est étalé sur 8 ans, l’amortissement est le temps qu’il faudra pour rembourser la totalité du capital et des intérêts à raison d’un montant fixe chaque mois ou chaque semaine. Il a un impact financier sur tout type d’emprunt avec intérêts.

Bien que cet aspect ne soit pas abordé ici, l’amortissement désigne également une opération comptable utilisée dans la préparation des états financiers des entreprises et des travailleurs autonomes. Il s’agit de répartir sur quelques années le coût d’un bien plutôt que de l’inscrire en totalité l’année de l’achat. 

Comment calculer l’amortissement?

Trois facteurs entrent en compte dans ce calcul : la somme empruntée, la durée et le taux d’intérêt annuel. En ligne, vous trouverez de nombreuses calculatrices de prêts qui permettent d’estimer en quelques clics les effets de l’amortissement sur un prêt.

Curieux de comprendre la mécanique derrière ces mathématiques? À partir du montant de vos versements périodiques, vous pouvez calculer les portions d’intérêts et de capital que vous payez à chaque versement. Imaginez que vous empruntez 25 000 $ à 10 % pour 4 ans avec des mensualités de 634,06 $. Il faut d’abord transformer le taux d’intérêt annuel en taux périodique : 10 % ÷ 12 = 0,83 %. Puis, multiplier le solde dû par ce taux : 25 000 $ x 0,83 % = 207,50 $ en intérêts (pour le premier mois) et 426,56 $ en capital (634,06 $ - 207,50 $).

Refaites ensuite ce calcul, échéance par échéance, en soustrayant chaque fois le capital remboursé du solde restant. « Quand un prêt est amorti, les intérêts sont toujours calculés sur le solde », précise Louis-François Éthier, directeur de produits hypothécaires à la Banque Nationale.

Les intérêts et le remboursement du capital

Même si les versements sont égaux, la portion qui sert à payer les intérêts sur un prêt est réduite au fur et à mesure que le solde du capital diminue. C’est le principe des intérêts décroissants. Si vous jetez un coup d’œil au tableau d’amortissement, vous constaterez que les parts qui vont au remboursement du capital et au paiement des intérêts varient d’une échéance à l’autre.

Dans le cas des premiers versements, le montant alloué aux intérêts est à son maximum, puis décroît graduellement. Pour un prêt amorti sur une longue période, comme un prêt hypothécaire, les versements des premières années servent davantage à payer les intérêts qu’à rembourser le capital.

Par exemple, si vous empruntez 200 000 $ à 5,49 % sur 25 ans pour l’achat d’une maison, c’est autour de la douzième année seulement que vous commencerez à payer plus de capital que d’intérêts. En revanche, avec un emprunt personnel de 20 000 $ à 10,15 % sur 5 ans, le remboursement du capital dépasse les intérêts dès le premier versement.

« C’est une simple question mathématique, dit Louis-François Éthier. Plus l’amortissement est long, moins le prêt est remboursé rapidement et plus il y a d’intérêts à payer. Plus il est court, moins on en paie. »

Économiser sur un prêt hypothécaire

L’hypothèque est souvent la plus importante somme qu’une personne empruntera dans sa vie. « À la Banque Nationale, la période d’amortissement maximale pour un prêt hypothécaire est de 30 ans, indique Louis-François Éthier. La plupart des gens choisissent cependant de payer leur maison sur 25 ans. »

Cette différence de 5 ans permet d’économiser beaucoup d’argent. Un prêt hypothécaire de 200 000 $ amorti sur 25 ans plutôt que 30 ans réduit de 38 000 $ le total de l’intérêt payé. S’il est amorti sur 20 ans, l’économie sera environ de 75 000 $. La calculatrice en ligne permet de faire des simulations avec différentes périodes d’amortissement.

Cependant, dans bien des cas, mieux vaut faire preuve de prudence en optant pour une période plus longue, comme le recommande Louis-François Éthier. « Plus l’amortissement est court, plus les versements périodiques sont élevés. Il faut donc s’assurer que notre budget le permet. »

Toutefois, même si vous avez opté pour un terme plus long, vous pouvez toujours vous prévaloir des options de remboursement accéléré. « Ce sont des options qui vont directement au remboursement du capital et qui diminuent par conséquent la durée d’amortissement et les intérêts, explique M. Éthier. Quand on a un peu d’extra dans son budget, c’est très avantageux. » Vous pouvez procéder à un versement supplémentaire, effectuer un remboursement anticipé ou encore augmenterez le montant de vos versements. Puisque certaines restrictions s’appliquent selon le type de prêt, parlez-en à votre conseiller pour établir avec lui la meilleure stratégie.

Le prêt-auto

Lorsque vous achetez une voiture à crédit, il vous faut également prendre en compte l’amortissement. Si vous cherchez à payer les versements les moins élevés possible, prenez le temps de faire vos calculs avant de prendre une décision. Plus vos paiements seront petits, plus l’amortissement sera long et plus vous paierez de l’intérêt.

Par exemple, les intérêts sur un prêt-auto de 31 640 $ à 6,34 % sur 7 ans totalisent 7 557 $. Si le prêt est amorti sur 5 ans, ils sont de 5 299 $.  C’est donc dire que vous économisez une somme de 2 258 $ en réduisant de deux ans le terme de l’emprunt. Cependant, les versements passeront de 107,34 $ à 141,50 $ par semaine.

Pensez aussi à la dépréciation, soit la différence entre le prix d’achat et le prix de revente. Ainsi, dès qu’une voiture sort du concessionnaire, elle commence à se déprécier. Dans le cas d’un véhicule neuf, il perd environ la moitié de sa valeur en trois ans. La dépréciation se poursuit ensuite à un rythme de 8 à 10 % par année. Au moment de choisir la période d’amortissement, pensez-y. Vous êtes en mesure de payer des versements plus élevés? Préférez un amortissement plus court. À moins de prendre la décision de conserver votre véhicule plus longtemps. Autrement, si vous amortissez votre prêt sur 7 ans et que vous revendez votre véhicule après 36 mois, sa valeur de revente pourrait bien être inférieure au solde de votre dette. Dans l’exemple précédent, la voiture payée 31 640 $ aurait une valeur estimée à 15 820 $, alors que la dette s’élèverait à 19 770 $. Amortie sur 5 ans, cette dernière serait plutôt de 13 866 $.

Le prêt personnel

« Le prêt personnel sert à financer un projet à court terme, comme des rénovations, un voyage ou la réception d’un mariage, dit Louis-François Éthier. D’ailleurs, sa période d’amortissement ne dépasse pas cinq ans. » N’étant pas sécurisé par un actif en garantie, comme c’est le cas avec le prêt-auto ou le prêt hypothécaire, le prêt personnel exige souvent un taux d’intérêt plus élevé.

Qu’il s’agisse d’un prêt hypothécaire, un prêt personnel ou encore un prêt-auto, l’amortissement a un impact important sur le total des intérêts que vous paierez. N’hésitez pas à en discuter avec votre conseiller de la banque pour bien peser le pour et le contre de choisir un terme plus court ou plus long. Vous pourrez ainsi envisager différents scénarios.

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