Les taux mondiaux ont généralement augmenté au cours du trimestre, surtout à l’avant de la courbe des taux, le marché des obligations gouvernementales estimant que les banques centrales avaient encore du travail à faire pour maîtriser l’inflation. En revanche, la plupart des actifs risqués ont bien performé dans un contexte d’anticipation d’une pause et d’un éventuel changement de cap de la politique monétaire. Aux États-Unis, l’inflation de base a atteint un sommet et a commencé à baisser, mais elle demeure élevée à 6,0 %. Par conséquent, la Réserve fédérale (Fed) a relevé les taux de 125 points de base (pdb) pour les porter à 4,50 % et a indiqué au marché qu’elle n’avait pas fini de le faire, mais qu’elle tiendrait maintenant compte des décalages dans la politique monétaire. Les participants au Federal Open Market Committee (FOMC) croient maintenant que le taux moyen des fonds fédéraux atteindra 5,125 % en 2023, et qu’il demeurera à ce niveau au moins jusqu’à la fin de l’année, car l’inflation devrait être élevée à 3,5 %. La Fed prévoit maintenant réduire les taux de 100 pdb en 2024 et en 2025, lorsque l’inflation devrait revenir enfin à 2 %. Toutefois, le marché cherche actuellement un sommet réel de 5 % au milieu de 2023, puis des baisses de taux devraient débuter au T4 (Sources : Bloomberg – taux de la Fed, taux de la Banque du Canada, Courbe de rendement, au 31 décembre 2022).
La Banque du Canada a augmenté son taux cible du financement à un jour de 100 points de base pour le porter à 4,25 % au cours des 3 derniers mois, ce qui porte les hausses cumulatives de taux à 400 pdb pour l’année.
Les taux obligataires ont évolué dans la même direction que la banque centrale, mais la courbe des taux a continué de s’inverser. Le rendement des obligations du Canada à 2 ans a bondi de 26 points de base pour atteindre 4,05 %, mais celui des obligations du Canada à 30 ans n’a augmenté que de 19 pdb pour s’établir à 3,28 %, alors que l’on anticipe à plus long terme un ralentissement de la croissance, une baisse de l’inflation et des baisses de taux d’intérêt. Bien qu'il y ait eu une certaine diminution de l'inflation, elle reste bien au-dessus de l'objectif cible, de sorte que la Banque du Canada devrait continuer à resserrer la politique monétaire. Le marché anticipe un taux de financement à un jour de 4,65 % d’ici le milieu de 2023, soit une autre hausse de 40 pdb, et il prévoit ensuite des réductions à 4,25 % d’ici la fin de l’année (Source : Bloomberg, au 31 décembre 2022).
Dans ce contexte, les écarts des obligations provinciales à moyen terme sont demeurés en moyenne inchangés, à 68 points de base, et ceux des obligations de sociétés se sont resserrés de 9 pdb, pour s’établir à 188 pdb.
Perspective
L’inflation continuera d’être le facteur clé de l’évolution des rendements obligataires. La Banque du Canada et la Réserve fédérale ont fait preuve d‘un grand dynamisme en matière d’augmentation des taux en 2022, mais nous nous attendons maintenant à ce que ce cycle de resserrement prenne fin au cours du premier semestre de 2023. Le taux de financement à un jour au Canada est présentement de 4,25 %, ce qui est en territoire restrictif, et nous prévoyons que cela nuise à la demande intérieure tout au long de l’année. L'inflation a ralenti par rapport aux sommets de l'été, mais elle demeure bien supérieure à la cible de 2 %. Bien que nous nous attendions à ce que la Banque cesse de hausser ses taux cette année, nous croyons également qu’elle devra maintenir les taux élevés pendant une longue période avant que l’inflation sous-jacente ne revienne à la cible.
Stratégie
La durée et le positionnement sur la courbe du Portefeuille ont terminé l’année près de ceux de l’indice FTSE Canada All Corporate Index, mais nous avons effectué des transactions dans le Portefeuille et nous continuerons de le faire, car nous prévoyons que le marché sera très volatil dans un contexte où les participants tentent de déterminer le moment de la première baisse des taux d’intérêt. Au Canada, le marché s’attend à ce que cela se produise d’ici la fin de 2023, alors que nous nous attendons à ce qu’une inflation persistante découlant du resserrement du marché du travail repousse ce scénario à 2024 (Source : Bloomberg au 31 décembre 2022). Les écarts de taux des obligations de sociétés reflètent déjà notre prémisse de base d’une légère récession, mais si ces derniers se resserrent rapidement, nous chercherons alors à réaliser des profits ou, s’ils s’élargissent pour refléter un ralentissement important, nous augmenterons notre exposition. L’intérêt passif, soit l’écart entre le rendement d’une obligation à long terme et le cout d’emprunt, liée à notre surpondération des titres de créance est d’environ 50 points de base.
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