Les rendements des obligations nord-américaines étaient nettement plus faibles sur l'ensemble de la courbe des rendements au cours des trois derniers mois. Le changement s'est produit après plusieurs réunions de banques centrales (Réserve fédérale (Fed), Banque du Canada, et Banque centrale de l’Europe (BCE)) et la publication de données économiques. La combinaison de l'annonce de la fin des hausses de taux par les autorités monétaires et de la publication de données plus faibles sur l'inflation et l'emploi a amené les marchés à s'orienter vers des baisses de taux. Les banques centrales ont tenté de reporter les baisses de taux, mais cela n'a pas empêché le marché d'anticiper plusieurs baisses de taux d'intérêt dès le début de 2024.
Les taux d'intérêt ont terminé le trimestre nettement plus bas sur les marchés obligataires américains et canadiens, avec des baisses respectives de 100 et 90 points de base1 pour les taux à 10 ans. Les taux européens à 10 ans ont également baissé de 70 points de base. Cet environnement a également déclenché une forte reprise des marchés des actions et du crédit. Les écarts de taux des obligations d'entreprise à moyen terme se sont réduits de 17 points de base pour atteindre 161 points de base.2 Les obligations d'entreprise canadiennes, mesurées par les indices FTSE canadiens des obligations d'entreprise et du gouvernement, ont surperformé les rendements des liquidités au cours du trimestre.
Perspectives et défis
La croissance mondiale a été plus forte que prévu en 2023 et les taux de chômage sont restés bas malgré un resserrement notable des conditions financières. Les banques centrales ayant probablement cessé de relever leurs taux d'intérêt, les perspectives de croissance des principales économies devraient être faibles en 2024. L'économie américaine devrait fonctionner en dessous de son potentiel, mais nous nous attendons à ce que l'économie canadienne entre dans une récession légère.
L'inflation a diminué par rapport à des niveaux très élevés au cours de la dernière année et, si elle continue de baisser, elle donnera à la Banque du Canada la confiance nécessaire pour atteindre son objectif d'inflation de deux pourcents et lui permettra de commencer le processus de desserrement de la politique monétaire. On s'attend à plusieurs baisses de taux au Canada et aux États-Unis en 2024, ce qui apportera un certain soutien pour éviter un atterrissage brutal de l'économie.
Au cours de 2024, les taux d'intérêt canadiens et les écarts de crédit devraient rester bas, soutenant des rendements positifs sur les instruments à revenu fixe. Cependant, nous prévoyons une certaine volatilité dans les taux et les écarts de crédit à mesure que les banques centrales passent aux baisses de taux, avec une offre importante d'obligations et des risques géopolitiques. Les perspectives à court terme pour les taux et les écarts de crédit seront influencés par le moment de la première baisse de taux par la Fed et la Banque du Canada. Bien que les données actuelles montrent des améliorations du côté de l'inflation, il reste encore du travail à faire pour soutenir les banques centrales dans la réduction des taux. Les mesures fondamentales de l'inflation devront également baisser au cours de l'année. Nous prévoyons que la Banque du Canada et la Fed réduiront leurs taux d'intérêt dans une fourchette de 75 à 125 points de base pour l'année.
Stratégie du fonds
La durée du portefeuille était légèrement supérieure à celle de son indice de référence au début du trimestre, car nous avions profité de la remontée des taux en septembre pour refléter notre prévision d'une croissance économique plus faible. Nous avons augmenté la durée à l'échéance du portefeuille jusqu'à mi-octobre, date à laquelle nous avons marqué une pause alors que les taux commençaient à baisser. Sur le reste du trimestre, nous avons vendu des obligations à mesure que les taux convergeaient vers notre scénario de base de croissance plus faible. Le portefeuille a terminé le trimestre légèrement en dessous de l'indice.
Pour l'année prochaine, en utilisant notre scénario de base de baisses de taux de 75 à 125 points de base de la Banque du Canada, nous prévoyons qu'il y aura de nombreuses opportunités, comme en 2023, pour ajuster notre stratégie de durée. Le fonds a bénéficié du rendement, de l'allocation sectorielle et de la sélection de titres. Nous avons récemment pris des profits sur certains titres qui nous semblaient chers, et nous continuerons à rester prudents.
Comme les écarts de crédit des obligations de qualité restent élevées dans un contexte historique, malgré une certaine compression en novembre, nous estimons que certains segments des marchés de crédit compensent bien ces incertitudes en particulier les obligations de courte durée avec des fondamentaux solides (en réalisant une analyse des critères fondamentaux, il est possible de faire une sélection des actifs susceptibles de se valoriser sur le long terme). Nous considérons notre exposition au risque de crédit actuelle comme modérée et ayant une orientation vers des émetteurs de qualité et des secteurs bien positionnés pour faire face à une récession légère. Si les écarts de crédit des sociétés se resserrent davantage, nous pourrions envisager de prendre d'autres profits, ou s'ils s'élargissent pour refléter un ralentissement significatif, nous pourrions augmenter notre exposition au risque de crédit. Nous continuons à surveiller de près les émetteurs plus sensibles aux taux d'intérêt plus élevés. Le rendement net de nos positions de crédit a légèrement augmenté depuis fin septembre pour atteindre 27 points de base.
1Un (1) point de base (pdb) est égale à 0,01 %
2En date du 18 décembre 2023
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