Vague historique de transferts d’entreprise : des occasions d’affaires à saisir

09 février 2024 par Banque Nationale La Presse
Une experte parle de la vague de transferts d’entreprise à venir au Québec

La Banque Nationale évalue qu’environ 60 % de sa clientèle en affaires souhaite transférer son entreprise d’ici 5 à 10 ans⁠1. « C’est la première fois que le Québec se retrouve devant un aussi grand nombre de transferts d’entreprise dans un laps de temps aussi court », observe Geneviève Turbide-Potvin, première vice-présidente, Entreprises et Gestion privée 1859, Québec et Est de l’Ontario, à la Banque Nationale. Ce contexte offre des occasions à saisir des deux côtés de la transaction… et entraîne des défis humains et sociétaux à ne pas sous-estimer.

Croissance et prospérité : voici l’envers de la médaille

La pandémie a été suivie d’une croissance économique phénoménale dont maintes entreprises ont profité. Les défis se sont eux aussi multipliés, notamment la pénurie de main-d’œuvre, les difficultés d’approvisionnement, les répercussions des conflits géopolitiques et les hausses successives des taux d’intérêt. « Beaucoup d’entrepreneurs et d’entrepreneuses se retrouvent aujourd’hui à bout de souffle et songent à devancer leur transfert pour s’accorder une pause bien méritée », observe Geneviève Turbide-Potvin.

Solutions ingénieuses pour faire face aux défis de financement

La valorisation d’une entreprise est souvent établie selon un multiple de ses profits. Or, les années de ventes records et les taux d’intérêt élevés entraînent dans bien des cas un prix d’achat intimidant. « Structurer un financement à plusieurs intervenants ou encore ouvrir l’actionnariat plus tôt et progressivement peut rendre le transfert plus accessible à la relève », suggère Geneviève Turbide-Potvin.

Ces solutions contribuent également à apprivoiser les responsabilités qu’implique le repreneuriat d’une entreprise mature comparativement au démarrage. « S’entourer de gens aux expertises complémentaires, entre autres avec l’appui d’un groupe d’investisseurs, aide à se sentir moins seul et à mieux affronter les défis », ajoute la spécialiste.

Enfin, le plan de financement doit offrir à l’entreprise la souplesse nécessaire pour s’adapter à un monde de plus en plus concurrentiel, sans l’étouffer de contraintes financières. « On ne doit pas se condamner à l’excellence en étant forcé d’atteindre des objectifs ambitieux pour respecter ses engagements financiers, explique Geneviève Turbide-Potvin. Une marge de manœuvre est à prévoir pour faire face aux imprévus et assurer la pérennité de l’entreprise à long terme. »

Protéger les fleurons québécois et prévenir l’exode économique

Entre le ralentissement économique, le vieillissement de la population et les intentions de repreneuriat en baisse depuis la pandémie, le bassin d’acquéreurs potentiels est plutôt limité pour répondre à cette importante vague de transferts. Il y a donc un risque d’assister à l’exode de fleurons québécois qui, sans relève locale, pourraient passer aux mains d’entreprises étrangères.

« En 15 ans, le Japon a perdu environ 20 % de ses entreprises en raison d’une planification inadéquate dans un contexte similaire2⁠. » – Geneviève Turbide-Potvin, première vice-présidente, Entreprises et Gestion privée 1859, Québec et Est de l’Ontario, Banque Nationale

Où se cache la relève idéale?

Les entrepreneurs sont des gens passionnés qui ont tout investi, financièrement et personnellement, dans la réussite de leur entreprise. Il est donc compréhensible qu’ils privilégient une relève qui partage leur vision et leurs valeurs. Les repreneurs souhaitent quant à eux laisser leur marque et guider leur acquisition vers une nouvelle ère. « Ayant été fondée par et pour des entrepreneurs, la Banque Nationale possède le réseau nécessaire pour soutenir chacune des parties dans la réalisation de leurs rêves », affirme Geneviève Turbide-Potvin.

Par exemple, lorsqu’un grand manufacturier du Centre-du-Québec a reçu une offre d’achat d’un fonds privé américain, la banque a proposé une solution de rechange afin de conserver l’entreprise ici. « Le personnel clé qui a contribué au succès de l’entreprise a rejoint l’actionnariat grâce à un financement souple et laissant place à la croissance, tandis que le cédant a récolté les fruits de ses années d’efforts », résume Geneviève Turbide-Potvin.

Fiscalité, décaissement et succession : un casse-tête financier à résoudre

Le patrimoine des gens d’affaires est souvent complexe et nécessite un important travail de planification fiscale pour qu’ils soient en mesure d’optimiser la vente de leur entreprise et de disposer de leurs actifs. Pourtant, 43 % des entreprises familiales n’ont aucun plan de succession, et 30 % n’en possèdent qu’un très informel⁠3. « Quand on est occupé à faire rouler son entreprise, on peut parfois négliger ce qui semble encore loin devant », fait valoir Geneviève Turbide-Potvin.

Voilà pourquoi, depuis bientôt deux ans, la Banque Nationale a réuni ses spécialistes
en transferts d’entreprise, en services aux entreprises et en gestion privée de patrimoine au sein d’une seule équipe. « Pour un entrepreneur ou une entrepreneuse, c’est souvent la transaction d’une vie, poursuit Geneviève Turbide-Potvin. C’est un processus chargé d’émotions pour lequel l’accompagnement de spécialistes
et une préparation soignée — idéalement
de deux à cinq ans avant la transaction — s’avèrent essentiels. »

Forger l'avenir économique de la province

Le Québec jouit d’une économie d’une grande diversité, d’une abondance de ressources naturelles et d’un accès à l’énergie la plus abordable en Amérique du Nord. Les défis d’approvisionnement sont propices à un retour en force de l’industrie manufacturière locale. De nombreuses entreprises d’ici sont idéalement positionnées pour en profiter et seront bientôt mises en vente. Qui donc assurera la relève de ces précieuses sources d’emploi et de prospérité? « Chaque entreprise qu’on conserve au Québec, c’est un pas de plus vers une province riche et pérenne », conclut Geneviève Turbide-Potvin.

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