Combien mettre de côté quand on est travailleur autonome?

09 août 2021 par Banque Nationale
Image d'une jeune femme buvant un café devant son ordinateur

Être son propre patron, choisir son horaire et accepter les projets de son choix… Être travailleur autonome, ça vient avec plusieurs avantages. Mais c’est aussi avoir des entrées d’argent qui peuvent être irrégulières. Quand on doit faire soi-même les retenues sur ses revenus, ça prend de la discipline. Voici nos conseils pour évaluer combien mettre de côté quand on est travailleur autonome. 

Finances de travailleur autonome : on commence par quoi?

Commencer par faire un budget, c’est pas mal un bon début. Pourquoi? Parce que vous aurez une meilleure vue d’ensemble de vos revenus et de vos dépenses. Cela va vous permettre d’avoir une bonne base pour mieux répartir vos revenus par la suite, entre vos obligations et votre épargne. Faire un budget, ce n’est pas compliqué; il faut juste prendre le temps de le faire

Il est essentiel de séparer ce qui touche vos finances personnelles et celles liées à votre travail, question d’être capable de faire la différence entre ce qui pourra...ou pas...être inclus à titre de dépenses déductibles à votre travail.

Il est conseillé d’ouvrir un compte bancaire et de vous procurer une carte de crédit qui seront uniquement liés à votre entreprise et utilisés à des fins d’affaires.

Combien mettre de côté pour vos obligations de travailleur autonome? 

Pour les retenues à la source, un travailleur autonome a autant les obligations de l’employé que de l’employeur. Quand un client vous paie, la somme que vous recevez est comme un salaire brut. Aucun impôt n’a été prélevé sur ce revenu, mais vous aurez à payer des impôts, et il est important de prévoir le coût. À ces impôts s’ajoutent les retenues à la source, comme l’assurance-emploi ou le Régime de rentes du Québec, au Québec, ou le Régime de pensions du Canada, pour le reste du Canada. Une bonne planification fiscale effectuée dès le départ vous évitera bien des maux de tête et vous permettra de savoir exactement combien il vous revient dans vos poches pour vos finances personnelles. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez payer moins d’impôt en déduisant vos dépenses d’entreprise. Voyons tout ça plus en détail.

Calculez vos impôts à payer  

Qui dit planification fiscale dit déterminer les montants que vous aurez à payer au fédéral et au provincial avec l’aide d’un professionnel des finances, comme un comptable ou un fiscaliste. Comme chaque travailleur gagne des revenus différents, l’impôt à payer varie d’une personne à l’autre. Mais les grilles d’imposition sont les mêmes pour les salariés que pour les travailleurs autonomes. Elles vous aideront donc à estimer vos montants d’impôts. 

Payez vos impôts 

Au lieu de payer, d’un coup, à la fin de l’année, vous pouvez faire des acomptes provisionnels auprès du gouvernement du Canada ou de votre gouvernement provincial, tout dépendant de votre lieu de résidence. Il s’agit de paiements à effectuer tous les trois mois pour payer vos impôts. Dans certains cas, faire des acomptes est obligatoire. Comment savoir? Ça dépend de votre province de résidence et du montant d’impôt net à payer.

En faisant vos acomptes, vous éviterez de dépenser l’argent qui ne vous appartient pas et vous étalerez sur l’année l’impôt à payer. 

Facturez les taxes de vente comme travailleur autonome

En règle générale, si vous êtes un travailleur autonome dont les revenus s’élèvent à 30 000 $ et moins pour une période de quatre mois consécutifs et que vous n’êtes pas inscrit aux fichiers de la TPS/TVH, vous ne devriez pas avoir de taxes à collecter et à remettre aux gouvernements. 

Si vous gagnez, ou prévoyez gagner, plus de 30 000 $, vous pourriez avoir des taxes à rembourser aux gouvernements sur vos revenus. Les taxes à payer varient en fonction du lieu de fourniture, c’est-à-dire de l’endroit où vous offrez vos biens ou services, et du type de biens ou services. Vos biens ou services peuvent aussi être taxables, détaxés ou exonérés. Il est donc conseillé de bien vous informer pour savoir dans quelle catégorie vous vous situez. Quelles que soient les taxes que vous aurez à payer, vous devrez les verser annuellement, trimestriellement ou mensuellement. 

La bonne nouvelle, c’est que si vous devez facturer les taxes sur vos biens ou services, vous pourriez profiter d’un crédit pour intrants sur certaines taxes admissibles payées sur vos dépenses. Il pourrait alors être avantageux de prendre les taxes que vous avez facturées, de déduire les taxes que vous avez payées sur certaines de vos dépenses et de mettre la différence de côté. Ainsi, vous serez prêt à payer le gouvernement au moment requis.

Au Québec, il existe aussi une méthode rapide de calcul sur le site de Revenu Québec pour les petites entreprises, comme les travailleurs autonomes. Renseignez-vous pour trouver quelle est la meilleure option pour vous.

Cotisez aux programmes sociaux en tant que travailleur autonome

Comme vous n’avez pas de retenues à la source, vous devez cotiser pour les programmes sociaux gouvernementaux. Si vous êtes travailleur autonome au Québec, il faudra cotiser au Régime de rentes du Québec (RRQ) et au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Si vous résidez ailleurs au Canada, vous devrez cotiser au Régime de pensions du Canada (RPC) et aux prestations parentales. Notez que certaines cotisations sont plus élevées pour les travailleurs autonomes que pour les salariés parce que vous devrez payer les parties de l’employé et de l’employeur. 

Déduisez vos dépenses d’entreprise

Comment payer moins d’impôt comme travailleur autonome? C’est la question que tout le monde se pose. La première chose à faire est de déduire vos dépenses d’entreprise. Normalement, toute dépense reliée au travail est susceptible d’être déductible en partie ou au complet. Il suffit de conserver vos reçus. 

Les dépenses admissibles comprennent notamment : 

  • les frais de location de bureau 
  • les frais de télécommunication (par exemple, votre forfait de cellulaire)
  • les dépenses matérielles (ordinateur, logiciel, fournitures de bureau, etc.)
  • les déplacements et voyages d’affaires 
  • les cotisations à une association ou à un ordre professionnel 
  • les repas (seulement déductibles à 50 %)
  • les frais de représentation
  • les frais de bureau à domicile 

Notez que vous pouvez seulement réclamer des frais de bureau à domicile si c’est votre lieu d’affaires principal et que vous y recevez des clients. De plus, certaines dépenses sont assujetties à une limite. Informez-vous.

Bon à savoir : il est tentant de déduire le maximum de dépenses pour réduire au maximum votre revenu imposable et payer le moins d’impôt possible. Mais plus vous réduisez votre revenu imposable, moins vous aurez de droits de cotisation au REER. Comme vous pouvez mettre jusqu’à 18 % de votre revenu de l’année précédente dans un REER, moins vous gagnez, moins vous pouvez y cotiser. Et plus votre revenu est faible, plus vous aurez de mal à convaincre les institutions financières de votre capacité à emprunter (et à rembourser un prêt), comme pour l’achat d’une maison. 

Combien d’argent épargner quand on est travailleur autonome?

En plus de mettre de l’argent de côté pour vos obligations fiscales, vous devez économiser pour faire face aux imprévus à court terme, planifier votre retraite à long terme et avoir des liquidités. Voyons comment s’y prendre.

Constituez un fonds d’urgence pour les imprévus

Essayez de mettre de côté six mois de dépenses courantes dans un fonds d’urgence facilement accessible, comme un compte épargne à intérêt élevé ou un CELI. De cette façon, vous aurez un petit coussin pour faire face aux imprévus ou aux périodes plus creuses. Vous aurez tout de suite accès à l’argent et vous n’aurez pas à emprunter. Quand on travaille à son compte, on ne sait pas toujours quand l’argent va arriver. De plus, sachez que ce ne sont pas tous les travailleurs autonomes qui ont droit au chômage. 

Constituez votre fonds de roulement pour avoir des liquidités

Le fonds de roulement sert à régler rapidement vos factures payables à échéance tout en vous protégeant d’un manque de liquidités. Il est conseillé de mettre le montant de deux à quatre semaines de dépenses dans un compte facilement accessible, comme votre compte-chèques d’entreprise.

Épargnez pour la retraite 

Même si la retraite est encore loin, il faut la préparer le plus tôt possible. Pourquoi? Parce que vous n’aurez pas de régime de retraite de la part d’un employeur contrairement à de nombreux salariés. La responsabilité de mettre les sommes suffisantes pour vous assurer une retraite confortable et une liberté financière repose entièrement entre vos mains. Il serait très sage de faire appel à un planificateur financier qui saura vous guider à travers les actions à prendre pour assurer votre avenir.

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Vous pouvez cotiser au maximum à vos REER et CELI, justement pour amasser de l’épargne pour votre retraite. D’ailleurs, en cotisant à votre REER, vous abaisserez votre revenu imposable et paierez moins d’impôt. 

Et il n’y a pas que vos REER et CELI. Vous pourriez investir dans d’autres types de comptes de placement non enregistrés ou, si vous avez des enfants, cotisez à un REEE pour leurs études. Votre stratégie dépendra de votre situation personnelle et de vos projets.

Si vous avez des dettes, le remboursement de vos dettes pourrait être priorisé. Si vous avez des dettes qui ont un taux d’intérêt élevé et qui ne sont pas déductibles d’impôt, il vaut peut-être mieux les payer en premier.

Tant pour les imprévus que pour votre retraite ou vos autres projets, il est primordial d’épargner. Pour vous assurer d’une constance, profitez de l’épargne systématique. Vous mettrez de l’argent de côté sans avoir à y penser. 

Chaque travailleur autonome a une situation unique. Quand on travaille à son compte, il est important de bien s’entourer pour avoir de bons conseils et trouver les bonnes informations. Faites appel à un comptable et à un planificateur financier pour la gestion de vos finances et pour savoir combien mettre de côté. Pour vos questions, nous sommes là.

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Pour tout conseil concernant vos finances et celles de votre entreprise, veuillez consulter votre conseiller de la Banque Nationale, votre planificateur financier ou, le cas échéant, tout professionnel (comptable, fiscaliste, avocat, etc.).

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