
Comment réussir son projet d’entrepreneuriat au Canada et par où commencer? Quels sont les défis auxquels il faut s’attendre? Et comment assurer le succès de vos ambitions? Le processus de démarrage et d’exploitation d’une entreprise est moins complexe au Canada que dans d’autres pays. Tour d’horizon.
Pour Mélanie Da Ponte, directrice du bureau international canadien de Banque Nationale, la réponse est sans équivoque. « La première chose à faire avant d’immigrer à titre d’entrepreneur, c’est de se renseigner sur le marché canadien. Rendez-vous au consulat ou à l’ambassade du Canada et, s’il y a lieu, à la délégation du Québec de votre pays d’origine. Ils seront à même de vous orienter vers les ressources pertinentes et de vous fournir toute la documentation nécessaire. »
Une fois que vous vous êtes posé les bonnes questions et que vous êtes convaincu de la viabilité de votre projet, Mélanie Da Ponte suggère d’aller plus loin dans vos démarches. « Si vous avez l’occasion de visiter votre ville d’accueil avant d’y emménager, saisissez-la. Rien de tel que de constater par soi-même quelles sont les particularités de son milieu des affaires et quelle est l’ambiance qui y règne. »
Ensuite, il faut faire ses devoirs et préparer un plan d’affaires solide. Ce document est d’une grande importance pour vous et pour votre institution financière. Il structure et simplifie la discussion quand vient le temps de rencontrer un directeur de compte, autant pour l’ouverture d’un compte bancaire que pour demander du financement. « Pour octroyer du financement, les banques s’attardent à l’entrepreneur en soi. Un entrepreneur bien préparé aura plus de chances de succès », confie Mélanie Da Ponte. Pour monter un plan d’affaires en bonne et due forme, vous pouvez vous fier au guide Mon modèle d’affaires, développé en partenariat par l’Institut d’entrepreneuriat HEC Montréal et la Banque Nationale.
Il n’y a pas que la différence culturelle avec laquelle vous devrez apprendre à composer. Il vous faudra aussi vous familiariser avec les particularités du système bancaire canadien. Une barrière à l’entrée pour un nouvel arrivant sera l’absence d’historique de crédit. Il sera important de le bâtir au niveau personnel, puisqu’on s’y fie pour les besoins de l’entreprise.
Il est également préférable que vous maîtrisiez certains concepts de base en droit des affaires, en fiscalité et en comptabilité. Ne sous-estimez pas l’importance de bien vous entourer. Des bureaux de représentation internationale existent justement pour vous aider à préparer votre projet au Canada avant votre départ et mieux le structurer une fois arrivé. « Notre réseau de partenaires d’affaires y est à votre disposition, nous vous orientons vers les bonnes ressources et nous vous proposons des services bancaires adaptés à vos besoins », précise Mélanie Da Ponte.
Il existe plusieurs incubateurs et accélérateurs pour venir en aide aux futurs entrepreneurs et à ceux qui souhaitent exploiter une entreprise déjà existante. Ils peuvent vous offrir du soutien et du mentorat en matière de financement, de gestion, de réseautage et d’attraction de nouveaux clients, d’investisseurs ou de talents. Certains offrent même des programmes de formation pour les immigrants entrepreneurs.
Au Québec, on vous invite à découvrir les incubateurs et les accélérateurs suivants :
En Ontario, on vous invite à découvrir les incubateurs et les accélérateurs suivants :
Consultez aussi les différents programmes d’immigration gouvernementaux selon la province dans laquelle vous souhaitez vous établir. Les démarches d’obtention de visa diffèrent selon vos aspirations au pays. « Les provinces encouragent tant les nouvelles entreprises que celles qui sont appuyées par un incubateur, un accélérateur ou un centre d’entrepreneuriat universitaire. Si vous souhaitez plutôt faire l’acquisition d’une entreprise déjà existante, le processus d’immigration diffère », explique Mélanie Da Ponte.
« On entend souvent que l’expérience de travail à l’étranger est difficile à faire reconnaître lorsqu’on arrive au Canada. Pourtant, ce n’est pas réellement un facteur qui importe lorsqu’on est entrepreneur. Vous n’avez rien à prouver à personne, vous serez à la tête de votre propre compagnie. Les discussions que vous aurez avec le directeur de compte tourneront autour de votre expérience et de vos compétences en lien avec votre projet. Aussi, aurez-vous besoin d’employés clés pour vous accompagner? », souligne Mélanie Da Ponte.
« L’absence d’historique de crédit au niveau personnel est une barrière pour les nouveaux arrivants, parce que les institutions financières s’y fient pour octroyer du financement. Une de mes responsabilités au bureau international, c’est de préparer les nouveaux arrivants à gérer cette situation. Je leur conseille de s’ouvrir un compte bancaire personnel grâce au programme Nouveaux arrivants de la Banque Nationale. » Mélanie Da Ponte recommande ensuite aux immigrants entrepreneurs de se procurer un téléphone cellulaire dès leur arrivée au pays.
« Programmez la facturation mensuelle sur votre carte de crédit et veillez à rembourser le tout chaque mois. En 6 à 9 mois, vous aurez bâti un historique de crédit. »
Le risque associé au lancement de l’entreprise se double d’un important déficit d’information qu’il faut combler rapidement. Devant les réalités juridiques, comptables et financières du nouvel environnement d’affaires, l’entrepreneur immigrant doit éviter le piège de l’isolement. Le recours au mentorat et aux conseils d’experts en culture d’affaires québécoises vous fera économiser beaucoup de temps et d’argent.
« N’oubliez pas à quel point les services d’un avocat en immigration peuvent être précieux, rappelle Mélanie Da Ponte. Il peut vous aider à trouver le bon visa d’immigration pour vous permettre de démarrer le type d’entreprise que vous convoitez. »
« Il existe beaucoup d’incitatifs fiscaux à aller travailler en région, admet Mélanie Da Ponte. Au Québec, par exemple, le programme des entrepreneurs requiert un investissement initial moindre si vous emménagez à l’extérieur de Montréal. » En effet, il vous faudra verser
400 000 $ si vous immigrez en région, comparativement à 500 000 $ si vous posez vos valises sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
« Au-delà des incitatifs fiscaux, il y a des avantages et des inconvénients à aller vivre en région. Ce qui importe, c’est surtout le succès de votre entreprise. Prenez votre décision selon l’industrie dans laquelle vous comptez faire affaire, nuance Mélanie Da Ponte. Si vous travaillez dans le domaine des assurances, vous gagnerez à vous installer à Québec, où se situent les sièges sociaux des grands assureurs. Si vous êtes dans l’intelligence artificielle, choisissez plutôt Montréal. »
Comme vous le savez, le succès d’un entrepreneur n’est pas garanti. Mais il reste à la mesure des efforts que vous déploierez à lancer votre projet. Le mot d’ordre de Mélanie Da Ponte :
« Bien se renseigner, bien s’outiller, et surtout, bien s’entourer! »
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