COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Place Banque Nationale : six œuvres d’art enrichiront le patrimoine culturel montréalais

Montréal, le 15 septembre 2023

La Banque Nationale [1] se réjouit de dévoiler les lauréates du concours et les œuvres d’art qui seront intégrées d’ici la fin de l’année au nouveau siège social de l’entreprise, la Place Banque Nationale, situé au 800, rue Saint-Jacques à Montréal.

« Je suis fier des choix faits par le comité de sélection. Les œuvres d'art retenues abordent des sujets importants comme la protection de l'environnement, la place de l'individu dans la collectivité et la capacité de l'humain à créer des liens. Nous avons hâte de les partager avec nos équipes, notre clientèle, la communauté montréalaise et toutes les personnes qui visiteront le parc adjacent à la Place Banque Nationale », a déclaré Laurent Ferreira, président et chef de la direction. 

« C'est formidable que la Banque mette l’accent sur la démocratisation de l’art public en intégrant plusieurs œuvres dans son nouveau siège social. Les propositions reçues étaient de grande qualité et je suis fière des lauréates et du travail minutieux effectué par le comité de sélection. Ces œuvres contribueront directement à l’enrichissement du patrimoine artistique montréalais et au rayonnement des artistes canadiens », a ajouté Jo-Ann Kane, conservatrice de la Collection Banque Nationale.

 

Comité de sélection
Le comité de sélection avait la responsabilité de proposer des candidatures d’artistes, d’évaluer les propositions préliminaires et les prestations des finalistes, ainsi que de procéder à la sélection des projets lauréats. Il était composé de trois expertes en arts visuels, reconnues à l’échelle canadienne et ayant une connaissance de l’art public, ainsi que de l’architecte et l’architecte paysagiste responsables de la conception des espaces environnants :

  • Sophie Beaudoin, architecte paysagiste coprésidente, CCxA Architectes paysagistes (pour le parc)
  • Lesley Johnstone, directrice, expositions et recherche, Musée d’art contemporain de Montréal
  • Jo-Ann Kane, conservatrice, Collection Banque Nationale
  • Julie Morin, architecte associée, Menkès Shooner Dagenais Letourneux Architectes (pour les espaces intérieurs)
  • Naomi Potter, conservatrice, Esker Foundation in Calgary

 

Collection Banque Nationale
Depuis 1971, la Banque cherche à réunir les œuvres d’artistes professionnels les plus influents afin d’être un témoin actif de l’expression artistique nationale. Comptant plus de 7 000 œuvres, la collection est représentative de l’histoire de l’art canadien de 1895 à nos jours.

D’année en année, en faisant l’acquisition d’œuvres, en les exposant et en les prêtant à des institutions muséales, la Banque soutient directement les artistes et les créateurs de partout au pays. En outre, elle contribue à faire connaître les artistes canadiens et à enrichir le milieu de vie de milliers d’employés et de clients.

 

Place Banque Nationale
De 200 mètres de hauteur, le nouveau siège social compte 40 étages et une superficie de plus de 1 000 000 de pieds carrés. Il est relié au Montréal souterrain (RÉSO). Il accueillera quelque 12 000 employés de la Banque et ses filiales au courant de la prochaine année. Le bâtiment comptera une succursale, une garderie, un centre d'entraînement, 400 stationnements de vélos, 100 bornes pour voitures électriques et un jardin extérieur au 40e étage.

Le design met l’accent sur la lumière naturelle, sur des espaces conviviaux favorisant la collaboration, et ce, tout en s’intégrant harmonieusement dans son environnement. Afin d'atteindre les certifications LEED v4 Or et WELL, l'édifice a été construit selon les conventions les plus strictes au monde en matière de construction durable.

 

[1] La Banque Nationale est acquéreur des œuvres d'art à travers sa filiale Immobilière Banque Nationale Inc. (IBNI). Notons que IBNI est une filiale détenue à 100 % par la Banque.

À propos de la Banque Nationale du Canada
Forte d’un actif de 426 milliards de dollars au 31 juillet 2023, la Banque Nationale du Canada, avec ses filiales, est l’un des plus importants groupes financiers intégrés canadiens. Elle compte environ 30 000 employés dans des fonctions à contenu élevé de savoir, et a été maintes fois primée pour ses qualités d’employeur et son engagement à l’égard de la diversité. Ses titres sont cotés à la Bourse de Toronto (TSX : NA). Suivez ses activités sur bnc.ca ou par l’entremise des réseaux sociaux.


Renseignements :

Marie-Pierre Jodoin

Directrice principale, Affaires publiques et Responsabilité sociale d’entreprise
Banque Nationale du Canada


 

ŒUVRES, DESCRIPTIONS DES ŒUVRES ET NOTES BIOGRAPHIQUES FOURNIES PAR LES ARTISTES

 

Nom de l’artiste : Myfanwy MacLeod
Titre de l’œuvre : Le chant du Dodo
Emplacement de l’œuvre : parc adjacent à la Place Banque Nationale

 

Image de l'oeuvre

Crédit photo : Cam Farn - Carvel Creative

 

Description de l’œuvre :

Le chant du Dodo est un monument à la mémoire des espèces disparues en raison de l’ignorance ou des préjugés. Il s’agit d’une mise en garde. L’image emblématique d’un oiseau gros, maladroit et un peu bête a été rendue célèbre dans Les aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. La croyance voulant que le dodo manque d’intelligence, renforcée par son apparence physique étrange, aurait conduit à son sort tragique et à son extinction. Malheureusement, l’ouverture, la curiosité et l’intrépidité de l’oiseau en ont fait une proie facile, ce qui, conjugué à la destruction de son habitat naturel par les humains, a entraîné sa disparition. En 1662, un Néerlandais brièvement abandonné sur l’île Maurice a fourni le dernier témoignage crédible d’un dodo vivant. Depuis, le chant du dodo, s’il en a eu un, a été oublié par les humains. Inspirée du square Victoria à Montréal et de l’aménagement paysager de CCxA Architectes paysagistes, cette sculpture du dodo, qui fait partie de la même famille que le pigeon commun, nous invite à réfléchir à cette perte et à célébrer la diversité de la nature. Elle nous évoque particulièrement les êtres marginalisés par l’intolérance et la discrimination. Située devant la Place Banque Nationale, l’œuvre Le chant du Dodo souligne et appuie l’engagement de l’organisation en matière de protection de l’environnement. Une partie de la somme consacrée à l’œuvre sera donnée à la Protection des oiseaux du Québec pour l’éducation, la conservation et la protection des espèces d’oiseaux. Le chant du Dodo aidera ainsi à préserver les habitats fauniques à l’avenir.

 

Biographie de l’artiste :

D’origine galloise et écossaise, Myfanwy MacLeod (née en 1961) vit et travaille à Vancouver, au Canada, sur les territoires traditionnels non cédés des peuples parlant le hən̓q̓əmin̓əm̓ et le Sḵwx̱wú7mesh, les nations xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish), et səlilwətaɬ (Tsleil-Waututh). Sa pratique artistique a donné lieu à un nombre important d’œuvres reconnues à l’échelle nationale et internationale, qui font partie de la collection du Musée des beaux-arts du Canada, de la Vancouver Art Gallery et de collections privées.

Le travail de Myfanwy MacLeod utilise les émotions et l’humour pour aborder les questions de genre, de privilèges et de valeurs. En utilisant les conventions de l’histoire de l’art à la fois comme influences et comme faire-valoir, elle propose une critique féministe des notions de maîtrise, de génie créatif et de pouvoir en introduisant des caractéristiques comme la maladresse, l’émotion et le doute. Par l’intermédiaire de commissions publiques, elle examine l’espace public et sa relation avec le genre, les classes et les personnes marginalisées en repensant les orthodoxies, les hiérarchies et les chevauchements entre les formes d’art « supérieures » et « inférieures ».

Elle a exposé ses œuvres au Canada, en Australie, aux États-Unis et en Europe. Ses expositions solos ont été présentées au Chapter Arts Centre, à Cardiff, Pays de Galles (2023); à la Canada House à Londres, Royaume-Uni (2019); à l’Or Gallery, Vancouver (2015); à la Vancouver Art Gallery (2014); au Musée de London (2013); à la Presentation House Gallery de Vancouver (2012) et à la Contemporary Art Gallery de Vancouver (2006). Ses œuvres ont aussi été présentées dans des expositions collectives aux endroits suivants : la Biennale Gherdeina, Italie (2020) la Polygon Gallery, Vancouver (2017); le Royal Ontario Museum, Toronto (2013); le Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa; le MASS MoCA, North Adams, États-Unis (2012); la Vancouver Art Gallery (2010); la Justina M. Barnicke Gallery, Toronto (2008); le Kunstverein Wolfsburg, Allemagne (2004); la Power Plant, Toronto; la Fruitmarket Gallery, Édimbourg; Gasworks, Londres (2002); le Pavillon canadien, Melbourne International Biennial (1999); et la Morris and Helen Belkin Art Gallery, Vancouver (1998). 

 


 

Nom de l’artiste : Shary Boyle
Titre de l’œuvre : Scentime
Emplacement de l’œuvre : le grand hall rue Saint-Jacques 

 

Image de l'oeuvre Scentime

Crédit photo : Alexander McLeod

 

Description de l’œuvre :

Scentime se veut un jeu de mots sur le parfum et la plus petite devise de l’ancienne France. La sculpture représente un flacon de parfum de 26 pieds de haut, revêtu de céramique et de mosaïque de verre de couleur byzantine, coiffé d’une tête dorée. Adoptant la silhouette d’un vase en forme de courge avec un col étiré à la Alice au pays des merveilles, Scentime repense les contenants miniatures du 18e siècle popularisés à Paris et à Londres comme récipients décoratifs pour les fragrances précieuses. Ces minuscules chefs-d’œuvre en porcelaine renfermaient la féminité divine, reliant nos sens à la mémoire, à l’eau et à la terre. Évoquant la peinture sur porcelaine traditionnelle, Scentime est orné de plantes et d’espèces en voie de disparition originaires de notre pays, en particulier des régions de l’Est.

Située à l’entrée de la Place Banque Nationale, la sculpture questionne les éléments auxquels nous accordons de la valeur et la manière dont nous les protégeons.

Les récipients en céramique comptent parmi les premières technologies de nombreuses cultures anciennes, car ils permettaient aux sociétés de préserver la nourriture, de retenir l’eau et de se déplacer sur le territoire. Le récipient est un symbole de procréation, de soins et de vie collective. Autour du pied du vase, des images de notre monde naturel sont reproduites à la hauteur de l’œil à partir des aquarelles originales de l’artiste, qui ont été transposées en petits morceaux de verre byzantin par les artisans de Mosaika, une société montréalaise. Personnification et gardienne du contenu imaginé du récipient, la tête dorée en métal coulé scelle le « corps », faisant ainsi un clin d’œil à la conception classique des bouchons de bouteilles de parfum. En fusionnant le contenant avec une présence mythologique et figurative, la sculpture relie la fonction au récit. L’œuvre engage ainsi le spectateur dans une réflexion.

L’œuvre Scentime est conçue comme un point de référence, à la fois imminent et ancré, qui permet à tous les passants de réfléchir au trésor commun de la planète.

 

Biographie de l’artiste :

Shary Boyle a obtenu un doctorat honorifique en beaux-arts de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario en 2021. Elle y a aussi obtenu son diplôme en 1994, avant de se consacrer à une pratique multidisciplinaire axée sur le dessin, la sculpture et la performance. Son travail prend en compte l’histoire sociale des figures en céramique, les mythologies animistes et les formes d’art populaire pour créer un langage symbolique, féministe et politiquement engagé qui lui est propre. Shary Boyle exerce son art par le biais de la collaboration et du mentorat, en impliquant d’autres communautés et disciplines créatives dans un esprit inclusif. Elle a reçu le prix Gershon Iskowitz en 2009, le prix Hnatyshan en 2010 et a représenté le Canada à la Biennale de Venise en 2013. Ses œuvres se trouvent dans des collections privées et publiques à l’échelle internationale et ont été présentées à la Biennale internationale de céramique Gyeonggi (Corée du Sud, 2017), la Biennale Kaunas (Lituanie, 2021), ainsi qu’aux biennales canadiennes de 2010, 2014 et 2017 du Musée des beaux-arts du Canada. En 2022, le Musée des beaux-arts de Montréal a présenté l’exposition solo itinérante de Shary Boyle, intitulée Outside the Palace of Me, organisée par le Gardiner Museum de Toronto. L’exposition sera ensuite présentée à la Vancouver Art Gallery et au Museum of Art and Design de New York en 2023.

 


 

Nom de l’artiste : Beth Stuart
Titre de l’œuvre : Les Tendresses
Emplacement de l’œuvre : le parvis 

 

Image de l'oeuvre Les Tendresses

 

Description de l’œuvre :

Les Tendresses sont trois sculptures monumentales qui donnent vie aux formes architecturales de trois colonnes adjacentes grâce à une transformation dynamique de la pierre qui évoque des silhouettes habillées. Chaque posture et « costume » est différent des autres : l’un est droit et élégant, l’autre doux et fluide, et le dernier orné et extravagant. Les sculptures moulées sont fabriquées à l’aide d’une technique de plâtre architectural séculaire appelée scagliola, qui imite fidèlement le marbre, créant ainsi un double trompe-l’œil. L’architecture prend vie et le tissu se transforme en pierre. Ces œuvres s’inspirent du plaisir que procure la transformation inattendue de l’inanimé en animé, du dur en ce qui semble doux, de l’inorganique en organique. Les formes superposées des trois sculptures font écho à l’architecture ascendante et à la superposition des carreaux de marbre et de granit qui recouvrent les murs et le sol. Les sculptures présentent une distorsion ludique de la régularité de ces géométries et de la sobriété et du calme de la pierre grise et du béton en donnant à ces mêmes matériaux un aspect brillant et vivant. Ce changement suggère un pont entre l’architecture et les humains qui se déplacent dans l’espace – une reconnaissance de l’individu au sein du collectif, et de la capacité de l’imaginaire à créer des liens.

 

Biographie de l’artiste :

Beth Stuart utilise un éventail croissant de médias, dont l’écriture, la peinture, la céramique, la performance, les textiles et les installations de sculptures. Reprenant des techniques matérielles, des moments historiques et des personnages oubliés, elle propose des points de vue différents dans le récit de l’abstraction moderniste afin d’examiner les implications physiques et métaphysiques de la dissolution de la perception figure-fond. Ses recherches lui ont permis de découvrir des coutumes hygiéniques victoriennes bizarres, une méiofaune interstitielle, la politique de l’étirement, le voyage dans le temps, la fonte de roches à mains nues, la pizza et l’art contemporain comme site de sublimation rituelle. Les Tendresses représentent une suite amusante d’un long passage artistique dans l’histoire des relations entre l’architecture, la confection de vêtements, l’abstraction moderniste, l’incarnation queer et la pratique féministe.

Beth Stuart est titulaire d’un diplôme d’études supérieures de l’Université de Guelph et d’un diplôme de premier cycle de l’Université Concordia à Montréal. Elle est aussi devenue diplômée de la Skowhegan School of Painting and Sculpture en 2019. Parmi les présentations dignes de mention, mentionnons des projets solos à la Power Plant (Toronto 2018), à la Fondation Esker (Calgary 2014), au Painting Project, à la Galerie de l’UQAM (Montréal 2013) et à l’exposition An Assembly of Shapes, Oakville Galleries (2018). Elle a reçu de nombreuses résidences, subventions et prix, dont le Prix de peinture RBC, la résidence à Paris du Conseil des Arts du Canada et la subvention à long terme du Conseil des Arts du Canada pour les artistes visuels. Son travail a fait l’objet d’articles dans des publications comme Frieze Magazine, Mousse Magazine, Canadian Art et Border Crossings. Parmi ses critiques figurent des textes publiés dans C Magazine et Canadian Art, ainsi que des textes d’exposition pour les artistes Sandra Meigs et Sameer Farooq. Elle est représentée par Susan Hobbs Gallery et est professeure adjointe en arts visuels à l’Université de Victoria, où elle vit et travaille sur le territoire non cédé des peuples Lekwungen et WSANEC. 

 


 

Nom de l’artiste : Fabienne Lasserre
Titre de l’œuvre : Bruits-couleur
Emplacement de l’œuvre : le hall rue Notre-Dame 

 

Image de l'oeuvre Bruits-couleurs

 

Description de l’œuvre :

Un grand disque ovale en fibre de verre peint en sections colorées s’entrecroise avec des panneaux circulaires en verre coloré, une base en béton coulé et des pattes en acier tubulaires aux couleurs vives. Grâce à ses couleurs frappantes et à sa forme élégante et amusante, Bruits-couleur dynamise l’espace et interpelle le public en multipliant les points de vue et les changements de perspective.

Dans un environnement où les foules se bousculent, Bruits-couleur s’appuie sur nos sens en mouvement. Depuis le parc et la rue, la mezzanine au-dessus ou les différentes positions dans l’atrium, chaque point de vue crée un nouveau concept de forme et de composition. Sur le plan de la métaphore, Bruits-couleur est un miroir, une fenêtre ou une lentille à travers lesquels les spectateurs perçoivent à nouveau leur environnement.

Se tenant sur des « pattes » sinueuses en tuyaux d’acier, la sculpture devient aussi une créature ludique. Le travail abstrait et anthropomorphique de Fabienne Lasserre place le corps en dehors des dichotomies traditionnelles comme l’homme / la femme, le soi / l’autre, l’intérieur / l’extérieur, l’individu / le groupe. À une époque où les conceptions du genre sont de plus en plus fluides, mais où le droit d’une femme de contrôler son propre corps est limité dans certaines régions des États-Unis, Fabienne Lasserre aborde implicitement la politique du corps par la forme et la couleur. Son approche de l’abstraction comme moyen d’ancrer des modes de pensée inclusifs et fluides s’appuie sur l’histoire unique de l’art abstrait au Québec : radical, ouvert, interdisciplinaire, socialement et politiquement engagé, et présent dans la sphère publique.

Certains spectateurs pourront remarquer les références de Bruits-couleur à l’histoire de l’abstraction au Québec ou constater son lien avec les rythmes fluides des matériaux de l’immeuble. Certains peuvent s’intéresser à la forme et à la couleur frappantes de la sculpture. D’autres y verront l’humour d’une sculpture qui ressemble à une créature exagérément grande sur son piédestal. Ces différences sous-entendent que notre compréhension de soi et du monde est toujours façonnée par l’histoire et le lieu. En effet, Bruits-couleur crée une relation poétique et étendue avec le monde : imaginative, politique, ludique, intuitive, analytique, physique, émotionnelle – tout cela en même temps.

 

Biographie de l’artiste :
Fabienne Lasserre a grandi à Montréal. Elle vit et travaille actuellement à Brooklyn, New York. Boursière Guggenheim en 2019, elle est directrice du programme interdisciplinaire de maître en arts plastiques au Maryland Institute College of Art (MICA). Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts de l’Université Concordia (1996) et d’une maîtrise ès arts de l’Université Columbia, à New York (2004).

Fabienne Lasserre a régulièrement exposé ses œuvres au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. En 2024, son exposition solo, Listeners, à l’Athenaeum (Athènes dans l’État de Géorgie), a reçu un soutien financier substantiel de la Fondation Andy Warhol pour les arts visuels.

Parmi ses récents projets solos, mentionnons With What Eyes (2023, Zalucky Contemporary, Toronto), Eye Contact (2021, Turn Gallery, New York), Make Room for Space (2018, Hallwalls Contemporary Arts Center, Buffalo, New York) et Les Larmes (2018, Parisian Laundry, Montréal). Ses œuvres ont entre autres été exposées lors d’expositions collectives à Essex Flowers et White Columns (2022, New York); au Tang Museum (2021, Saratoga Springs, New York); à la CPM Gallery (2021, Baltimore); à Ceysson de Bénétière (2017, Luxembourg); à C.Ar.D Palazzo Costa Tretenerro (2015, Piacenza, Italie); au Contemporary Arts Museum (2013, Houston, Texas); au Museo de Antioquia (2013, Medellín, Colombie); et au Musée d’art contemporain de Montréal (2011).

Elle est lauréate d’une bourse commémorative Saint-Gaudens (2017) et d’un prix du programme Sharpe-Walentas Studio (2016). En 2013 et 2014, elle a reçu des subventions de projets pour les artistes visuels de la part du Conseil des Arts du Canada. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections privées et publiques, comme celles du Musée national des Beaux-Arts du Québec (MNABQ), du Birmingham Museum of Art et de la Claridge Collection of Canadian Art.

 


 

Nom de l’artiste : Jen Aitken
Titre de l’œuvre : Presque vu
Emplacement de l’œuvre : le hall rue Notre-Dame 

 

Image de l'oeuvre Bruits-couleur

 

Description de l’œuvre :

Presque vu est un dessin tridimensionnel composé de segments de bronze disposés ensemble comme s’ils étaient figés en plein mouvement. De loin, la sculpture évoque un volume distinct d’espace négatif, circonscrit dans ses contours. Ce volume spatial semble toutefois se transformer à mesure qu’on le contourne.

De près, la cohésion de la sculpture en tant qu’image se brise lorsque l’on observe sa composition – des joints renforcés avec des pièces de quincaillerie apparentes, des épaisseurs différentes de bandes de métal, une variation de surfaces brossées et brutes. Lorsque l’on se concentre sur les matériaux, les bandes de bronze ne sont plus les bords d’un volume imaginaire, mais des lignes indépendantes qui suivent une trajectoire dans l’espace. La forme tridimensionnelle d’une sculpture est habituellement faite de matière, mais ici, matière et volume s’excluent mutuellement.

Outre la tension entre la ligne et le volume et entre le matériel et l’espace, la transparence de la sculpture introduit une ambiguïté entre l’objet et l’environnement. Pour examiner l’œuvre, il faut toujours regarder à travers celle-ci, sur l’architecture environnante et dans le parc au travers de la fenêtre.

Le titre de la sculpture décrit une forme qu’on ne peut presque jamais voir puisqu’elle se fond dans son environnement, elle semble changer d’une perspective à l’autre et sa forme générale est absente. Comme métaphore, Presque vu décrit le sentiment de connaître quelque chose intuitivement, mais de ne pas être en mesure de l’exprimer dans le langage. Cette sculpture évoque un certain nombre de références à l’histoire de l’art, à l’architecture et à l’infrastructure, mais résiste finalement au langage, privilégiant plutôt la perception intrinsèque et intuitive.

 

Biographie de l’artiste :

Jen Aitken (née en 1985) réalise des sculptures et des dessins qui combinent l’ambiguïté perceptuelle et la clarté structurelle. Établie à Toronto, elle a obtenu sa maîtrise ès arts de l’Université de Guelph (Ontario) en 2014 et son baccalauréat ès arts de l’Université Emily Carr (Vancouver) en 2010. Elle a reçu le prix Toronto Friends of the Visual Arts en 2021, ainsi que le prix de la Fondation Hnatyshyn et le prix de l’artiste émergent en arts visuels de la Banque TD en 2017. Elle a été la première participante de la résidence d’artistes émergents de RBC à la McMichael Canadian Art Collection en 2022. Sa première grande exposition solo institutionnelle, The Same Thing Looks Different, est présentée à The Power Plant à Toronto durant l’été 2023. Ses œuvres sont conservées dans des collections publiques partout au Canada, y compris à l’Art Gallery of Ontario et au Musée d’art contemporain de Montréal. L’œuvre Presque vu de Jen Aitken, commandée par la Banque Nationale en 2023, est la première œuvre d’art publique à grande échelle de l’artiste.

 


 

Nom de l’artiste : Rochelle Goldberg
Titre de l’œuvre : Monkey, Monroe
Emplacement de l’œuvre : Espace foyer du troisième étage 

 

Image de l'oeuvre Monkey Monroe

 

Description de l’œuvre :

Monkey, Monroe est une installation sculpturale en bronze qui représente un babouin hamadryas faisant face à une silhouette rappelant celle de Marilyn Monroe ou d’une représentation emblématique de pin-up des années 1950, devant un relief changeant. L’intention est de créer une intrigue visuelle pour célébrer le projet continu de conscience de soi du XXe siècle. Qui sommes-nous par rapport à ce que nous savons?  Bien que les stimuli emblématiques se trouvent au milieu d’un passage utilisé quotidiennement et où les hypothèses et les impressions rapides se dissipent et se transforment en une complexité historique et constante, Marilyn n’est pas l’incarnation immaculée de la séduction qu’elle représentait autrefois. Elle apparaît plutôt comme une figure hybride fragmentée, un idéal préservé dans le temps qui semble avoir accumulé des couches de patine et de sédiment au cours de plusieurs époques successives. La capacité apparente de l’œuvre à exister simultanément en plusieurs couches temporelles soulève des questions sur le pouvoir probant des objets historiques, des œuvres d’art et des idées. De même, la représentation sculpturale du babouin hamadryas suscite un questionnement similaire. Les babouins Hamadryas ont longtemps été vénérés par les anciens Égyptiens, qui interprétaient leur habitude collective de se réchauffer au soleil levant comme un acte spécial de communication avec le dieu égyptien régnant sur les cieux. Même s’il est aujourd’hui perçu comme un ravageur intelligent, le babouin a été mythifié et est ensuite entré dans l’histoire de la représentation sculpturale comme représentant des idées de conservation, de mémoire et d’archives écrites. Les représentations culturelles des relations entre les primates et les humains ainsi que les types de corps associés à une « pin-up » des années 1950 sont souvent associés à des ensembles de pouvoirs très paradoxaux. En choisissant de travailler précisément avec ces images prédéterminées, la sculpture invite le spectateur à s’interroger sur les représentations corporelles qu’il pourrait lui-même accepter comme agents légitimes de connaissance et de signification. 

 

Biographie de l’artiste :

Rochelle Goldberg (née en 1984 à Vancouver) vit et travaille à Berlin. Ses œuvres remettent en question la manière dont nous pouvons extrapoler au-delà des frontières habituelles entre les entités vivantes et les objets. Dans son travail, les distinctions matérielles et conceptuelles entre les systèmes naturels et l’environnement bâti s’effondrent, se synthétisent et se reforment. La notion d’« intraction » de Rochelle Goldberg représente un espace intermédiaire, où la frontière entre une entité et une autre est déstabilisée et où les vestiges de rencontres entre plusieurs réalités matérielles et conceptuelles sont articulés.

Rochelle Goldberg a obtenu une maîtrise ès arts de la Milton Avery Graduate School of the Arts, du Bard College à Annandale-On-Hudson, aux États-Unis, et un baccalauréat ès arts de l’Université McGill à Montréal. Parmi ses expositions solos importantes, mentionnons celles aux endroits suivants : Kunsthalle Lingen, Allemagne (2022), Miguel Abreu Gallery, New York (2020, 2017), Catriona Jeffries, Vancouver (2019), The Power Station, Dallas (2019), Casa Masaccio Centro per l’Arte Contemporanea, San Giovanni Valdarno, Italie (2018), GAMeC, Bergamo, Italie (2016), et SculptureCenter, Long Island City, États-Unis (2016). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à la Gallerie delle Prigioni, Treviso, Italie (2022); au Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, Université de Californie (2021); au Centre international d’art et du paysage de Vassivière, Beaumont-du-Lac, France (2021); aux Oakville Galleries, Canada (2019); à la A plus A Gallery, Venise (2018); à la Fondation d’Entreprise Ricard, Paris (2017); au Whitney Museum, New York (2016); au Dortmunder Kunstverein, Dortmund, Allemagne (2016); à l’Artist’s Institute, New York (2016) et au Swiss Institute, New York (2015). Elle a été artiste en résidence à la Fondation Chinati à Marfa, au Texas (2018), ainsi qu’à l’Atelier Calder, à Saché, en France (2017) et à Thun Ceramic Residency, à Bolzano, en Italie (2016). En 2018, la Fonderia Artistica Battaglia, à Milan, lui a décerné le prix Battaglia Sculpture Battaglia no 03 et son travail a été sélectionné pour la première Frieze Sculpture au Rockefeller Center à New York (2019).